La ministre Mélanie Joly condamne la «violence sexuelle» perpétrée par le Hamas

Dylan Robertson, La Presse Canadienne
La ministre Mélanie Joly condamne la «violence sexuelle» perpétrée par le Hamas

OTTAWA — La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a condamné officiellement les violences sexuelles commises par les militants du Hamas lors de leur attaque-surprise en Israël, le 7 octobre.

«L’utilisation de la violence sexuelle comme tactique de guerre est un crime», a martelé Mme Joly sur le réseau social X jeudi.

Dans sa publication, la cheffe de la diplomatie canadienne a directement fait référence à l’incursion brutale des militants du Hamas en Israël, lors de laquelle environ 1200 personnes ont été tuées.

Le Canada condamne fermement la violence sexuelle et fondée sur le genre, «y compris les viols», a-t-elle écrit, «perpétrés par le Hamas contre des femmes en Israël le 7 octobre».

«Nous croyons les femmes israéliennes», a-t-elle souligné.

Les partis d’opposition font pression depuis plusieurs semaines pour que le gouvernement dénonce les violences sexuelles perpétrées par le Hamas, plaidant parfois que dénoncer la violence dans son ensemble n’est pas suffisant.

Lors du congrès de son parti, le 14 octobre, le chef néo-démocrate Jagmeet Singh a lancé que «rien ne peut justifier la torture, les meurtres et les violences sexuelles commis par le Hamas».

Au Parlement, les députés conservateurs ont soulevé la question des viols commis par le Hamas dès le 16 octobre.

Il y a deux semaines, à la Chambre des communes, la députée conservatrice Michelle Rempel Garner a appelé les libéraux à dénoncer le fait que les Nations unies n’avaient toujours pas condamné les violences sexuelles commises par le Hamas — ce que l’organisation a fini par faire une semaine plus tard.

À ce moment, la secrétaire parlementaire Pam Damoff avait répondu que le Canada condamnait les «actions du Hamas contre les femmes et d’autres civils».

Jeudi, le porte-parole du Bloc québécois en matière d’affaires étrangères, Stéphane Bergeron, a aussi écrit que les détails qui émergent sur les «attaques terroristes perpétrées par le Hamas» ajoutent à l’horreur de ce qui s’est produit le 7 octobre.

«Les meurtres, viols et autres exactions doivent être dénoncés sans la moindre équivoque», a-t-il écrit dans une déclaration transmise à La Presse Canadienne.

En Israël, les organisations de défense des droits des femmes appellent depuis plusieurs semaines la communauté internationale à s’exprimer sur ce sujet. Le premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou, a d’ailleurs critiqué mardi d’autres pays pour ne pas l’avoir fait.

Pourtant, la police israélienne enquête toujours sur ce qui s’est passé il y a deux mois, après que les autorités ont donné la priorité à l’identification des corps plutôt qu’à la conservation des preuves, a rapporté l’Associated Press.

Les autorités expliquent avoir eu du mal à retrouver les survivantes de viols, car bon nombre des personnes soupçonnées d’avoir été victimes de tels actes ont été tuées par leurs agresseurs.

Les ambassades israéliennes ont montré aux journalistes des vidéos des atrocités commises par le Hamas lors de l’attaque du 7 octobre. Une scène montrait notamment le corps d’une femme sans pantalon ni sous-vêtements, mais aucune des vidéos compilées sur les réseaux sociaux, les caméras de sécurité et les combattants du Hamas ne montraient d’agressions sexuelles.

La branche israélienne de Médecins pour les droits de la personne, qui défend depuis longtemps les civils palestiniens de la bande de Gaza qui souffrent du blocus imposé par Israël, a publié une première évaluation sur la question en novembre.

«Ce que nous savons avec certitude, c’est qu’il y a eu plus qu’un incident et que c’était très répandu, dans la mesure où cela s’est produit à plusieurs endroits et à plusieurs reprises», a mentionné mardi la directrice des politiques et de l’éthique de l’organisation, Hadas Ziv.

«Ce que nous ne savons pas, et ce sur quoi la police enquête, c’est de savoir si cela a été ordonné et si c’était systématique.»

Le Hamas a rejeté les allégations selon lesquelles ses hommes auraient commis des agressions sexuelles.

— Avec des informations de l’Associated Press

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