La FAE recommandera l’entente de principe et lève sa grève générale illimitée

La Presse Canadienne
La FAE recommandera l’entente de principe et lève sa grève générale illimitée

MONTRÉAL — Après un mois sans école avant la pause des Fêtes, tout indique que des milliers d’élèves québécois pourront retourner dans les classes en janvier, alors que la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) a confirmé jeudi avoir conclu une entente de principe avec le gouvernement qui sera recommandée à ses membres.

La fédération syndicale, qui représente environ 66 500 enseignants et enseignantes du primaire et du secondaire, soit 40 % des enseignants du réseau scolaire, a ainsi annoncé qu’elle met fin à tous ses moyens de pression, incluant la grève illimitée qui avait été déclenchée le 23 novembre.

Le contenu de cette entente de principe n’a pas été dévoilé publiquement. Il sera d’abord présenté aux membres des différents syndicats qui font partie de la FAE lors d’assemblées générales qui se tiendront au retour des Fêtes.

«Ce sont aux enseignantes et enseignants de répondre au gouvernement de François Legault et de dire s’ils estiment avoir été entendus», a fait valoir la présidente de la FAE, Mélanie Hubert, dans un communiqué.

La FAE a ajouté qu’elle «peut tout de même avancer qu’elle considère que l’entente de principe qu’elle recommande contient des particularités qui répondent aux priorités de négociation identifiées par les membres».

Si elle n’a pas identifié ces priorités dans le communiqué qu’elle a publié jeudi soir, la FAE a souvent mis de l’avant la composition de la classe et l’allègement de la tâche des enseignants comme des sujets qui lui étaient chers lors des discussions avec le gouvernement.

Le Conseil fédératif de négociation de la FAE, qui regroupe elle-même neuf syndicats, avait passé la journée de jeudi à analyser la proposition globale de règlement qui avait été convenue mercredi avec gouvernement du Québec.

Puisque les délégués ont jugé que cette proposition constitue une entente de principe, ils ont choisi de mettre fin aux différents moyens de pression, dont la grève.

Contrairement à plusieurs autres syndicats du secteur public qui ont tenu des journées de grève ponctuelles au cours de l’automne, la FAE a décidé de déclencher une grève illimitée dès le 23 novembre. Plusieurs enseignants ont témoigné que cette grève commençait à peser lourd sur leurs finances, puisque la FAE ne possédait pas de fonds de grève.

Mme Hubert avait cependant défendu le recours à la grève illimitée, soutenant que «la mobilisation fonctionne».

«Ce que vous avez fait depuis le 23 novembre a porté fruit», avait-elle affirmé dans une vidéo diffusée sur Facebook le 3 décembre.

La grève illimitée de la FAE aura finalement duré 22 jours. Mme Hubert a d’ailleurs souligné que les membres «ont fait preuve d’un courage et d’une détermination exemplaires au cours des dernières semaines».

Proposition d’accord à la table centrale pour le front commun

L’annonce de cette entente de principe à la FAE est survenue quelques heures après que le front commun intersyndical a conclu une proposition d’entente de principe avec Québec à la table centrale, où sont négociées les dispositions salariales.

Le front commun comprend la CSN, la CSQ, l’APTS et la FTQ. Il représente environ 420 000 travailleurs du secteur public.

Cette annonce ouvre la voie à la consultation des membres sur une entente et écarte pour le moment la menace par le front commun d’une grève illimitée au début de l’année 2024.

Déjà, mercredi, la totalité des syndicats du secteur public québécois faisant partie de l’organisation avait désormais en poche une hypothèse de règlement sectoriel avec Québec, dans le cadre des négociations pour le renouvellement des conventions collectives.

Les organisations syndicales convoqueront leurs délégations «au cours des prochains jours» dans le but de leur présenter le contenu des propositions d’ententes intervenues à la table centrale et à chacune des tables sectorielles «afin de déterminer si oui ou non elles constituent une entente de principe globale», a indiqué le front commun par communiqué.

Par la suite, les membres seront appelés à se prononcer en assemblée générale pour l’entériner.

La proposition d’entente de principe à la table centrale est survenue après 11 jours de grève et de nombreuses semaines de travaux intensifs aux tables de négociation.

«Sur le plan des salaires, les objectifs du front commun reposaient sur deux principes phares: protéger nos 420 000 travailleuses et travailleurs contre l’inflation et obtenir un certain rattrapage général des salaires pour l’ensemble des travailleuses et des travailleurs», ont expliqué par communiqué les porte-parole du front commun François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ et Robert Comeau, président de l’APTS.

«Et c’est ce qui nous a guidés tout au long de ce blitz de négociation pour parvenir à une proposition d’entente. Nous souhaitons maintenant en faire d’abord la présentation à nos instances respectives», ont-ils ajouté.

Dans son propre communiqué sur la proposition d’entente à la table centrale, le gouvernement du Québec a souligné que celle-ci porte sur la rémunération, mais aussi sur le régime de retraite, le régime collectif d’assurances, les disparités régionales et les droits parentaux.

«Cette importante proposition d’entente, d’une durée de cinq ans (2023-2028), tient compte de l’amélioration des conditions de travail des employés de l’État et de l’organisation du travail par le biais d’une plus grande souplesse dans les conventions collectives», peut-on lire dans le communiqué du cabinet de la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel.

La FIQ négocie toujours

À la suite de toutes ces annonces, la pression demeure forte sur la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), qui négocie aussi individuellement avec le gouvernement.

La FIQ a dit jeudi avoir fait une nouvelle proposition à la partie patronale et être en «attente d’une réponse de sa part».

L’organisation syndicale qui représente 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires et autres professionnelles en soins a publié cette brève mise à jour sur sa page Facebook.

La FIQ avait demandé et obtenu du ministère du Travail la nomination d’un conciliateur à son dossier.

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