Grève à la voie maritime: les premiers ministres du Québec et de l’Ontario inquiets

Lia Lévesque, La Presse Canadienne
Grève à la voie maritime: les premiers ministres du Québec et de l’Ontario inquiets

MONTRÉAL — C’est au tour des premiers ministres du Québec et de l’Ontario, François Legault et Doug Ford, de s’inquiéter des répercussions de la grève à la voie maritime du Saint-Laurent.

Cette grève a été déclenchée dimanche dernier par des sections locales du syndicat Unifor, au Québec et en Ontario, qui représentent 361 travailleurs.

La grève a entraîné la fermeture complète de la voie maritime, un axe commercial stratégique, de Montréal à Niagara, en passant par les écluses.

Dans une déclaration commune, publiée jeudi, les deux premiers ministres soutiennent que cette grève «présente des risques importants pour nos économies».

«L’an dernier seulement, ce sont près de 17 milliards de dollars en marchandises qui ont transité par ce couloir maritime névralgique. Si le conflit persiste, ce sont les entreprises et les gens de tout le pays qui en subiront bientôt les conséquences», font valoir les deux premiers ministres.

«Les enjeux économiques sont trop importants, chaque jour de fermeture de la Voie maritime entraînant des pertes de dizaines de millions de dollars. Le gouvernement fédéral se doit d’agir immédiatement pour protéger nos chaînes d’approvisionnement et en garantir le bon fonctionnement, notamment la circulation des biens essentiels à la frontière canado-américaine», ajoutent-ils

Unifor et la Corporation de gestion de la voie maritime du Saint-Laurent (CGVMSL) doivent se retrouver en médiation, vendredi à Toronto.

«Il faut un accord sans tarder», martèlent les premiers ministres québécois et ontarien.

Sinon, ils disent souhaiter que le gouvernement fédéral intervienne dans le conflit de travail. «Sans quoi le gouvernement fédéral devra intervenir avec les leviers dont il dispose pour trouver une solution qui est juste pour les travailleurs et qui met fin à la grève le plus rapidement possible», écrivent MM. Ford et Legault.

Le litige porte principalement sur les salaires. Les membres des sections locales avaient voté à 99 % en faveur de la grève.

Dans un communiqué transmis jeudi en fin de journée, la CGVMSL affirme pour sa part qu’elle «espère que le processus de médiation du gouvernement fédéral», qui se mettra en branle vendredi à Toronto, «aidera à résoudre rapidement» ce conflit de travail.

«Personne n’a intérêt à ce que cette grève s’éternise, a déclaré le président-directeur général de la CGVMSL, Terence Bowles. Chaque jour qui passe a un prix élevé pour les entreprises de l’ensemble de l’économie et menace de pertes dévastatrices les agriculteurs qui ne peuvent pas commercialiser leurs céréales et de prix plus élevés les consommateurs à la pompe et à la caisse des supermarchés.»

Selon M. Bowles, «nos travailleurs sont très bien rémunérés et, en fait, depuis plus de vingt ans, les salaires ont plus que suivi l’inflation. Même avec la forte inflation de l’année dernière, nous sommes toujours en avance de 9 % sur l’indice des prix à la consommation.»

Les Manufacturiers et exportateurs ont pour leur part donné leur appui sans réserve à la déclaration commune des premiers ministres.

«Ce conflit de travail aura des impacts sérieux sur nos entreprises et notre économie. Le gouvernement fédéral doit étudier dès maintenant toutes les options afin de limiter les impacts et permettre une sortie de crise le plus rapidement possible», a fait savoir la présidente-directrice générale Véronique Proulx.

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