OTTAWA — Le commissaire à la protection de la vie privée exhorte la GRC à mieux évaluer les implications sur les renseignements personnels des Canadiens du recours à des services de surveillance et de suivi offerts par le secteur privé.
Dans un rapport présenté au Parlement jeudi, le commissaire Philippe Dufresne recommande également à la Gendarmerie royale du Canada (GRC) de faire preuve de plus de transparence envers les Canadiens en ce qui a trait à la collecte de renseignements personnels qu’elle effectue dans le cadre de la collecte du renseignement de «source ouverte».
Le bureau du commissaire Dufresne a enquêté sur le projet «Wide Awake» de la GRC, qui permet à la police fédérale d’avoir recours aux services d’un tiers pour recueillir des renseignements personnels provenant de diverses sources, dont les médias sociaux, le «Web caché», des services basés sur la localisation et des bases de données privées payantes.
Le rapport indique que la GRC utilise ces données pour enquêter sur des allégations d’activités illégales, la localisation de personnes disparues, l’identification de suspects ou la détection de menaces dans des évènements publics «auxquels participent des personnes très en vue».
Le commissaire Dufresne a exprimé des inquiétudes particulières concernant le contrat qu’a conclu la GRC avec la société américaine Babel Street pour sa plateforme «Babel X».
Le rapport indique que la GRC n’a pas évalué adéquatement si les renseignements personnels fournis à la GRC par Babel X et ses fournisseurs de données avaient été collectés conformément aux lois canadiennes sur la protection de la vie privée.
Le commissaire Dufresne précise jeudi qu’au terme de l’enquête de son bureau, la GRC ne s’était pas engagée à mettre en œuvre ses recommandations.
