Certains campements pour sans-abri résistent à l’ultimatum posé par Halifax, lundi

Lyndsay Armstrong, La Presse Canadienne
Certains campements pour sans-abri résistent à l’ultimatum posé par Halifax, lundi

HALIFAX — Alors que la date limite fixée à Halifax pour que les gens quittent cinq campements pour sans-abri est passée, ce lundi, un couple qui attend un enfant a déclaré qu’il avait l’intention de rester dans l’un des sites parce qu’il n’avait pas d’autre choix.

Ron Richards a déclaré que sa femme enceinte et lui étaient retournés à la fin de la semaine dernière dormir dans une tente de pêche sur glace installée sur une place du centre-ville parce que le refuge dans lequel ils se trouvaient n’était pas sûr et qu’ils n’avaient nulle part où aller.

«Nous allons devoir rester ici. Nous n’avons aucun autre endroit, rien. Et j’essaie tous les jours», s’est désolé M. Richards dans une entrevue lundi, ajoutant qu’il recherche quotidiennement en ligne des locations d’appartements et de chambres et qu’il a tenté d’accéder à un logement public provincial, sans succès.

Ron Richards a déclaré que depuis son retour au campement sur la place connue sous le nom de Grand Parade, il s’attendait à avoir des nouvelles des travailleurs de proximité d’Halifax afin d’en savoir plus sur les options de logement alternatives, mais sa femme et lui n’ont vu personne.

Dans l’espoir de trouver une place à l’intérieur, M. Richards a expliqué qu’il avait récemment appelé le refuge de logements de transition établi par la province dans un ancien hôtel de l’autre côté du port de Dartmouth, mais on lui a dit qu’il n’y avait rien de disponible pour eux.

«Je suis mécanicien agréé de métier, mais je n’arrive pas à trouver un travail qui me permette de louer un logement, parce que je ne peux pas la laisser seule, enceinte dans une tente, a-t-il raconté. C’est tellement dur. Nous sommes juste des gens normaux. Le gouvernement ne veut pas nous aider.»

Le 7 février, la municipalité a demandé aux personnes sans logement résidant dans des tentes à Grand Parade et dans quatre autres campements autorisés de partir d’ici lundi. La ville a déclaré que les campements présentent un risque pour la sécurité et que de meilleures options de logement sont disponibles, notamment au Halifax Forum, un refuge de 70 lits situé à l’extrémité nord de la ville.

Certains résidents sans logement affirment que le refuge Forum est pire que la place Grand Parade, car il manque d’intimité et de sécurité. Certains disent que l’abri – un espace semblable à un auditorium avec des lits de camp séparés par des rideaux jaunes – n’offre pas le même niveau de sécurité, de confort ou de soutien que celui offert aux personnes campant sur la place du centre-ville.

M. Richards et sa femme sont restés brièvement dans ce refuge, mais ils sont partis parce qu’ils n’étaient pas autorisés à rester ensemble. «Et elle n’aime pas être là seule à cause de toutes les drogues et tout ce qui se passe au Forum. Elle a peur d’être seule là-bas», a-t-il avancé.

Encore une douzaine de tentes

Le campement de Grand Parade, qui abritait plus de 30 résidents sans abri à son apogée, comptait environ 12 tentes encore installées lundi après-midi. Steve Wilsack, un bénévole du camp, a dénombré entre 15 et 20 personnes y vivant encore.

«Je peux vous dire que tous les résidents ici seront là demain, parce qu’il n’y a aucun endroit où aller pour nos résidents», a-t-il soulevé.

M. Wilsack, qui apporte son soutien à Grand Parade depuis plus de trois mois, a argué qu’il était «tout simplement mal à bien des égards» de déplacer les gens pendant l’hiver d’un site doté de prises de courant, de radiateurs au propane et de toilettes portables. «C’est inhumain, a-t-il martelé. C’est une catastrophe.»

Plus de 30 personnes sont sorties lundi matin pour montrer leur soutien aux résidents de Grand Parade, certaines brandissant des pancartes indiquant «Des logements, pas des expulsions» et «Un logement abordable maintenant», mais une grande partie de la foule s’était dissipée en fin d’après-midi.

La municipalité régionale d’Halifax a déclaré qu’aucun membre de son équipe de logement n’était disponible pour une entrevue lundi.

Dans un communiqué publié dimanche, la ville a annoncé que 25 des quelque 55 personnes séjournant dans les cinq campements sous ordre d’évacuation avaient accepté des options d’hébergement intérieur. Il a déclaré qu’il s’attendait à ce que tout le monde parte d’ici lundi, ajoutant qu’il y aurait une «approche mesurée» pour répondre à ceux qui refusent.

La directrice administrative d’Halifax, Cathie O’Toole, a déclaré que la ville avait le pouvoir légal d’expulser des personnes.

En août 2021, une manifestation au centre-ville d’Halifax est devenue violente après que la ville a ordonné à la police de dégager des terrains publics des tentes et des abris temporaires en bois construits par des groupes de défense pour les personnes sans abri.

Des affrontements ont éclaté entre la police et les manifestants dans les rues bordées de magasins et de cafés, et les manifestants ont été aspergés au visage de produits chimiques irritants.

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