La Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu renonce à l’utilisation d’autobus à deux étages pour assurer le service interurbain vers Montréal. L’implantation du Réseau électrique métropolitain (REM) rendra cette solution inutile.
Depuis plusieurs années, le terminus du centre-ville de Montréal est saturé. il s’est plus possible d’y faire entrer ou sortir plus d’autobus aux heures de pointe. Pour cette raison, la ville de Saint-Jean a étudié la possibilité d’utiliser des autobus à deux étages, dont la capacité est 50% plus grande que celle des autocars utilisés sur le circuit 96 express et superexpress. Des essais ont été réalisés avec le transporteur, la compagnie Veolia.
Cependant, le printemps dernier, CDPQ Infra a annoncé la construction d’un réseau ferroviaire léger qui couvrira une grande partie du territoire métropolitain. Une de ses antennes rejoindra l’intersection des autoroutes 10 et 30, à Brossard, où se trouvera le terminus de la ligne. Le train mobilisera la voie consacrée au transport collectif sur le futur pont Champlain.
À partir de ce moment, il n’y aura plus de voie réservée aux autobus sur le pont Champlain. Rien ne les empêchera de se rendre sur l’île, mais ils devront emprunter les mêmes voies que les automobiles. Les autobus de Saint-Jean ne se rendront plus à Montréal, prévoit Luc Côté, directeur des transports et de la mobilité urbaine à la ville de Saint-Jean. Ils vont plutôt faire la connexion avec le REM.
Amortissement
CDPQ Infra prévoit que les premières rames de train entreront en service vers la fin de 2020. C’est dans quatre ans. Il n’est pas dit que ce sera le cas pour la ligne de Brossard, mais même en repoussant l’échéance de deux ans, c’est dans un horizon relativement court, observe M. Côté.
Il y a déjà cinq ans que la Ville s’intéresse à la solution des autobus à deux étages. L’Agence métropolitaine de transport avait même modifié les portes d’entrée du terminus du centre-ville pour accueillir les nouveaux véhicules. Étant donné leur plus grande capacité, le temps d’embarquement et de débarquement des usagers devait être plus long, mais ce n’était pas un obstacle incontournable, analyse M. Côté.
C’est plutôt une question de coût et d’amortissement qui rend l’investissement moins intéressant. Avec le terminus du REM, il ne devrait pas se poser de problème d’accès au terminus. Dans ce contexte, des véhicules de plus grande capacité ne représentent pas le même intérêt.
En 2012, le coût d’un autobus de deux étages était de l’ordre de 830 000$ contre 550 000$ pour un autocar conventionnel. Normalement, l’amortissement de ces investissements s’étale sur une quinzaine d’années. Dans le cas de Saint-Jean, le transporteur l’aurait vraisemblablement fait sur une décennie, la durée du contrat avec la Ville. Mais avec l’implantation du REM, cet amortissement devrait être accéléré, ce qui augmenterait les coûts d’exploitation annuels et par conséquent, le tarif demandé à la Ville.