Ceux qui espéraient voir la culture foodie du sud des États-Unis débarquer en ville à la fin mai peuvent oublier l’idée. Il n’y aura pas de ribfest à Saint-Jean-sur-Richelieu. L’événement se tiendra probablement à l’automne, ailleurs dans le Haut-Richelieu.
Annoncé au début mars sur les réseaux sociaux, le festival de côtes levées suscitait déjà un grand intérêt dans la population. On y apprenait que l’événement opposerait quelques-uns des meilleurs ribbers américains au parc Gerry-Boulet, du 26 au 28 mai.
Au plus grand plaisir des carnivores, les restaurateurs débarqueraient avec leurs gigantesques fumoirs et des tonnes de viande à griller. Le Vieux-Saint-Jean allait s’envelopper de l’odeur du charbon de bois et s’animerait au son de la musique country.
Permis
Patrick Charbonneau, propriétaire de l’épicerie l’Épicurieux, est derrière l’organisation de cette activité. Il vient d’apprendre qu’il n’aura pas les permis municipaux pour tenir la foire alimentaire.
«Les élus m’ont dit qu’ils voulaient plus de temps pour y penser. J’ai fait ma première demande en novembre, mais le conseil ne l’avait pas encore approuvée en mars. Lorsque la machine s’est emballée sur Facebook, il y a eu du chialage», explique-t-il.
Ce dernier précise que ce sont ses partenaires, les ribbers américains, qui ont annoncé leur venue en dévoilant leur calendrier estival. «Certains restaurateurs de Saint-Jean se sont alors plaints, car ils craignaient pour leur achalandage cette fin de semaine-là», soutient Patrick Charbonneau.
Autres priorités
Le porte-parole de la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu, Sylvain Latour, ne veut pas confirmer, ni démentir cette information. Si les élus ont reçu des plaintes, cela n’est pas venu à ses oreilles directement.
«C’est un choix municipal, indique-t-il. La Ville veut tenir trois événements majeurs cet été au parc Gerry-Boulet, outre les fêtes du Québec et du Canada. Ils seront annoncés bientôt.»
«Pour chaque activité, il y a des coûts municipaux, tels que la police ou l’électricité, ajoute-t-il. Ce sont des milliers de dollars. La Ville se doit de faire des choix.»
Bonne cause
Patrick Charbonneau est déçu. Il estime qu’une belle opportunité a été manquée. Le ribfest n’est pas seulement une compétition alimentaire, c’est également l’occasion de ramasser des fonds pour un organisme local. Les ribbers tirent une grande fierté de l’enjeu philanthropique de leur festival.
Une part des ventes devait être remise au Club Lions Saint-Jean. «On ne parle pas d’un petit chèque. On parle de milliers de dollars», souligne le commerçant des Halles St-Jean.
À titre indicatif, le ribfest tenu à Pierrefonds en 2016 a attiré 25 000 visiteurs. Cela a permis à l’organisme Grands Frères Grandes Sœurs de l’Ouest-de-l’Île de recueillir environ 40 000$.
Malgré ce revers, Patrick Charbonneau n’a pas baissé les bras. Il a approché une autre municipalité du Haut-Richelieu.
«Je ne peux rien annoncer tant qu’il n’y aura rien d’officiel. Je serai en mesure de donner des confirmations bientôt», affirme-t-il.
