La Ville acquiert le 171, Champlain

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Par Gilles Berube
La Ville acquiert le 171, Champlain
L'immeuble comporte trente chambres en location et deux locaux commerciaux.

La Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu s’apprête à acquérir l’immeuble du 171-175A, Champlain, au bas de la Place du marché, dans le centre-ville. Le but est de démolir le bâtiment.

En février, le conseil municipal a reçu un avis de motion en vue d’acquérir un immeuble, le démolir et autoriser l’emprunt nécessaire. De façon un peu nébuleuse, le libellé de l’avis ne comportait aucune précision.

Lundi, le conseil a procédé à l’adoption du règlement qui précise cette fois l’immeuble et la somme en cause. Le 171-175A, Champlain est la maison de chambres située au bas de la Place du Marché. Le règlement d’emprunt précise que les coûts d’acquisition s’élèvent à 976 000$.

En fait, la transaction a été conclue au prix de 900 000$, précise Stéphane Beaudin, directeur général adjoint. Une somme de 76 000$ a été budgétée pour la fermeture du bâtiment, notamment pour la délocalisation des locataires, une obligation prévue au Code civil.

Démolition

À cette somme s’ajoutent 8000$ d’honoraires professionnels pour l’évaluateur et le notaire et 43 000$ d’honoraires professionnels aux fins de démolition. Le reste sert aux taxes et au frais de financement. M. Beaudin avoue que le projet de règlement d’emprunt a été rédigé rapidement. Pour cette raison, la Ville a préféré s’assurer d’une marge de manœuvre pour les honoraires de démolition.

En fait, il s’attend à un coût substantiellement moindre. L’excédent sera consacré aux travaux de démolition. Il est difficile d’établir la complexité des travaux. L’immeuble est relativement étroit et le bâtiment est mitoyen à celui immédiatement au sud. La démolition n’est pas prévue à court terme. Il pourrait s’écouler une année ou même plus avant que la Ville n’entame les procédures à cette fin.

En début d’assemblée, lundi, l’ex-candidat à la mairie, Alain Laplante, s’est dit d’avis que la Ville commet une erreur en procédant de la sorte. Lui qui a été directeur général de Rues Principales, a voulu savoir si cette acquisition s’inscrit dans le projet d’établir un lien entre la Place du marché et la rue Richelieu. Si c’est le cas, la Ville risque de voir les voisins demander un prix élevé quand la Ville décidera de les acheter.

Projet

M. Laplante n’a pas dit comment il aurait procédé, se limitant à demander vainement au maire de pouvoir discuter du projet. Le maire Michel Fecteau a expliqué que l’avis de motion du début de février était volontairement imprécis pour éviter la spéculation. Selon lui, la Ville profite de l’occasion que l’immeuble était en vente pour l’acquérir plutôt que de recourir à l’expropriation, une mesure toujours plus coûteuse.

Au rôle foncier municipal, l’immeuble est évalué à 576 200$, soit 81 100$ pour le terrain et 495 100$ pour le bâtiment. La valeur aux fins de la taxe de mutation est établie à 581 962$. La fiche d’évaluation indique que ‘immeuble comporte six logements et deux commerces.

Propriété de Dany Beaudoin, de Saint-Mathias-sur-Richelieu, l’immeuble était en vente par l’agence Royal-LePage. Le prix demandé était de 943 700$, selon le dossier encore en ligne de l’agence. Ce montant correspond à 7,8 fois les revenus annuels. Le site de Royal-LePage indique toutefois que le bâtiment compte trente chambres, qui sont toutes occupées. Même chose pour les deux locaux commerciaux.

En assemblée, les conseillers Jean Fontaine et Mélanie Dufresne se sont réjouis de cette acquisition. Personne ne s’est toutefois avancé sur les intentions de la Ville.

Ce n’est pas d’hier que l’idée de relier la Place du marché à la rue Richelieu est dans l’air. Il en était question dès la fin des années 70. Le projet a fait l’objet de nombreux plans et esquisses, notamment d’étudiants en architecture. Il y a encore loin de la coupe aux lèvres. Selon M. Beaudin, la Ville a saisi l’occasion de l’occasion que l’immeuble était à vendre pour placer un premier morceau du puzzle.

Enfin, on peut observer que l’immeuble n’est pas réputé pour être une oasis de paix. Depuis janvier 2015, les policiers y sont intervenus à 133 reprises, indique l’agent Martin Anctil, du Service de police. En moyenne, c’est plus de cinq fois par mois.

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