SANTÉ. Nombreux sont ceux qui décident de changer leurs habitudes alimentaires. Moins fréquents sont ceux qui réussissent à les garder. Comment faire pour adopter des comportements durables? Dans le cadre du Mois de la nutrition, TC Media a posé la question à une experte en alimentation.
«Changer un comportement, c’est difficile», avoue d’emblée Karine Hébert, nutritionniste en santé publique.
Afin de mettre toutes les chances de son côté, la spécialiste suggère de procéder par petites étapes.
Quelqu’un qui souhaiterait manger davantage de légumes pourrait substituer une partie de son assiette de pâtes à un accompagnement de légumes grillés ou encore à une salade verte.
Une fois cette habitude bien ancrée, un deuxième changement pourrait être envisagé, par exemple, ajouter du poisson à son alimentation. Inclure du thon dans une salade verte, du saumon dans une sauce citronnée ou préparer un gratin à la truite sont des idées à essayer.
Manque d’inspiration?
Suivre des recettes est une bonne façon d’apprendre à apprêter un nouvel aliment. Internet regorge d’idées à ce sujet.
Karine Hébert insiste cependant sur l’importance de bien choisir ses sources.
«Même si la recette vient d’un chef cuisinier, cela ne sous-entend pas qu’elle soit santé», prévient-elle.
Le site du Mois de la nutrition est une ressource intéressante, selon l’experte. En collaboration avec les Producteurs laitiers du Canada, l’outil propose une multitude de menus qui tiennent compte des recommandations du Guide alimentaire canadien.
«Essayer une recette santé une fois par semaine est une bonne façon d’intégrer une variété d’aliments importants», suggère-t-elle.
Des substitutions économiques
Bien se nourrir peut sembler onéreux. Karine Hébert assure le contraire. En consultant les circulaires et les spéciaux en magasin, les économies se multiplient.
Pour la préparation de sauces pour les pâtes, les légumes frais peuvent être substitués par un sac de légumes surgelés. La valeur nutritive ne s’en voit pas diminuer et le goût est sensiblement le même.
Même principe pour les petits fruits. Pour faire plaisir au portefeuille, mieux vaut s’en prévaloir dans la section des surgelés.
Parmi les produits à éviter, Karine Hébert déconseille les produits transformés. «Ils sont plus chers que les produits de base et contiennent beaucoup de sodium», dénote-t-elle.
C’est le cas notamment du gruau aromatisé, emballé en sachets individuels. La nutritionniste suggère plutôt d’acheter du gruau en vrac, qui se vend à un coût nettement inférieur.
En ajoutant de la cassonade et des fruits séchés, il devient même plus appétissant que le gruau en sachets. De plus, cette préparation simple apporte une plus grande valeur nutritive que le gruau transformé.
Pas de «mauvais» aliments
Qu’en est-il des croustilles, des bonbons et des boissons sucrées? Faut-il les bannir de nos garde-manger? Non, répondent les professionnels de la santé.
Le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) octroie une place aux aliments traditionnellement perçus comme «mauvais».
Dans une récente publication, le MSSS explique que la saine alimentation va au-delà de la dimension biologique. Elle comprend les facteurs socioéconomiques et culturels qui sont liés à la santé.
«Les chips font partie d’une saine alimentation», appuie Karine Hébert. «L’important, c’est de reconnaître que c’est un aliment d’occasion», précise-t-elle.
Ainsi, le MSSS distingue trois catégories d’aliments. Les aliments d’exception peuvent être savourés pleinement en moyenne trois fois par mois. C’est le cas des croustilles, qui sont de faible valeur nutritive.
La deuxième catégorie est composée d’aliments d’occasion. Ceux-ci peuvent être dégustés environ six fois par mois. Finalement, les aliments quotidiens sont ceux à valeur nutritive élevée. À titre d’exemple, il pourrait s’agir de la pomme de terre, un aliment de base.