Marché immobilier : la baisse des prix va se poursuivre

Photo de Stéphanie MacFarlane
Par Stéphanie MacFarlane
Marché immobilier : la baisse des prix va se poursuivre
(Photo : Le Canada Français - Jessyca Viens-Gaboriau)

Après une année marquée par des prix records, le marché immobilier de Saint-Jean-sur-Richelieu connaîtra un ralentissement en 2023, selon les prévisions de l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ). Une baisse des prix de l’ordre de 12 % est prévue. Les valeurs reviendront semblables à celles de 2021.

En 2022, le prix médian des maisons unifamiliales vendues à Saint-Jean-sur-Richelieu devrait s’établir autour de 475 000 $, selon les données provisoires. Il s’agira d’une hausse d’un peu plus de 13 % par rapport à 2021. Le nombre de ventes serait toutefois en baisse de près de 25 % en 2022 comparativement à 2021.

En 2022, c’est en avril que les résidences unifamiliales se sont vendues au prix le plus fort. La valeur médiane était alors de 511 000 $. Rappelons que le prix médian indique que la moitié des transactions ont été conclues à un prix inférieur et l’autre moitié, à un prix supérieur.

L’activité immobilière sur le territoire johannais est semblable à celle du Grand Montréal où les ventes seraient en baisse de 21 % en 2022, mais les prix en hausse de 10 % si on les compare à 2021.

2023

En 2023, l’APCIQ anticipe une baisse des ventes de 5 % dans le Grand Montréal, tandis que les prix diminueront de 12 %. Ce même scénario est attendu à Saint-Jean-sur-Richelieu. Ainsi, le nombre de ventes, tous types confondus, devrait se situer autour de 1020. Cette année, il y en a eu 1074 de janvier à novembre.

Quant au prix médian d’une maison unifamiliale, il devrait se fixer aux environs de 418 300 $à Saint-Jean-sur-Richelieu en 2023. Ainsi, il reviendra sensiblement aux mêmes niveaux que 2021. Malgré cette baisse, les valeurs resteront bien plus élevées que ce qu’elles étaient avant la pandémie.

En 2019, le prix médian d’une maison unifamiliale à Saint-Jean-sur-Richelieu était de 273 500 $et de 339 000 $en 2020. En d’autres mots, la croissance nette des prix en 2023 sera tout de même de 53 % selon les données de 2019 et de 23,4 % comparativement à 2020.

Correction

L’APCIQ estime que cette correction des valeurs, due à la hausse rapide des taux d’intérêt, est notamment attribuable à l’incapacité grandissante des acheteurs à se qualifier pour obtenir un prêt hypothécaire. L’organisme anticipe la fin probable de la croissance des taux d’intérêt l’an prochain.

«Le cycle de hausses est pratiquement terminé. Ça veut dire que les taux d’intérêt vont probablement rester stables en début d’année pour commencer ensuite à diminuer tranquillement. Ça va teinter l’année», indique Stéphanie Lapierre, économiste principale de l’équipe d’analyse du marché de l’APCIQ.

Équilibre?

En date du 30 novembre 2022, il y avait 236 maisons unifamiliales à vendre à Saint-Jean-sur-Richelieu, en hausse de 51 % par rapport à novembre 2021. Le nombre de résidences en vente est en lente progression depuis avril dernier, mais il demeure bien loin de celui enregistré avant la pandémie.

«Ça permet au marché de se relaxer un peu. Par contre, il reste encore très favorable pour les vendeurs. On se dirige toutefois vers un équilibre. Est-ce qu’on va l’atteindre en 2023 ou en 2024 ? On ne le sait pas encore», note Stéphanie Lapierre.

Selon l’APCIQ, le marché est équilibré, c’ est-à-dire qu’il ne favorise ni l’acheteur ni le vendeur, lorsque le nombre de mois d’inventaire se situe entre huit et dix. «En début d’année, le nombre de mois pour écouler l’inventaire était autour de deux dans le Grand Montréal. En ce moment, on est autour de cinq mois. Saint-Jean-sur-Richelieu suit la même tendance. Le marché tend à se détendre pour retourner vers un équilibre», poursuit Mme Lapierre.

Surenchère

Les deux dernières années ont été marquées par la surenchère. Même si le marché demeurera encore à l’avantage des vendeurs, les acheteurs pourront y trouver davantage leur compte.

«Avec la hausse des taux d’intérêt qu’on a eue en 2022, le phénomène de surenchère est en train de disparaître. On a de moins en moins de transactions qui se concluent avec un prix supérieur au prix affiché. Même si le marché risque de rester à l’avantage du vendeur, les acheteurs devraient pouvoir négocier un petit peu plus», souligne Stéphanie Lapierre.

En 2021, près de deux maisons sur trois avaient été vendues en surenchère et une transaction sur deux s’était soldée avec un prix de vente supérieur à 10 % du prix affiché. Cette année, la surenchère a progressivement diminué au gré des décisions de la Banque du Canada de hausser son taux directeur. De mars à décembre, sept hausses totalisant 4%, ont été décrétées dans l’objectif de neutraliser l’inflation galopante.

Partager cet article
S'inscrire
Me notifier des
guest
0 Commentaires
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires