Marché immobilier : baisse marquée des ventes et diminution des prix

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Par Stéphanie MacFarlane
Marché immobilier : baisse marquée des ventes et diminution des prix
(Photo : iStock)

Le mois de décembre sera à oublier pour le marché immobilier de Saint-Jean-sur-Richelieu avec une baisse accentuée des ventes et une diminution des prix. C’est d’ailleurs ici que la tendance baissière est la plus prononcée de toute la région métropolitaine de recensement (RMR) de Montréal, selon les statistiques publiées par l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ) à partir de la base de données Centris.

En décembre, 47 ventes, tous types confondus, ont été réalisées à Saint-Jean-sur-Richelieu. Il s’agit d’une diminution de 52 % par rapport au mois de décembre 2021. De ce nombre, 30 maisons unifamiliales ont changé de propriétaires, soit une baisse de 57 % en un an. Dans les deux cas, il s’agit du plus faible résultat enregistré de l’année.

À titre indicatif, il s’est vendu 1121 propriétés (unifamiliale, copropriété et plex 2 à 5 logements) à Saint-Jean en 2022, dont 805 résidences. Cela représente respectivement une moyenne mensuelle de 93 transactions, dont 67 maisons unifamiliales. Dans les dernières années, il s’est vendu en moyenne chaque mois 86 résidences unifamiliales en 2021, 100 en 2020 et 90 en 2019.

Prix

Saint-Jean-sur-Richelieu s’est aussi distinguée comme étant le secteur où la baisse du prix médian des unifamiliales, par rapport à l’année dernière, est la plus importante. En décembre 2021, le prix médian des résidences unifamiliales s’était fixé à 489 000 $. Un an plus tard, il était de 420 000 $, une différence de 14 %.

Dans l’ensemble de la RMR de Montréal, le prix médian est plutôt en baisse de 3 %, en moyenne. Plus spécifiquement, il a diminué de 7 % sur l’île de Montréal, de 6 % sur la Rive-Nord, de 4 % à Laval et de 3 % sur la Rive-Sud. À l’opposé, il a augmenté de 7 % dans Vaudreuil-Soulanges.

Notons que le prix médian enregistré à Saint-Jean-sur-Richelieu en décembre 2022 est revenu sensiblement au même niveau que celui observé en 2021, mais il est de loin supérieur à celui de 2019 (273 500 $).

Analyse

Charles Brant, directeur du Service de l’analyse de marché de l’APCIQ, souligne que les marchés périphériques de Montréal, comme Saint-Jean-sur-Richelieu, sont plus susceptibles de connaître une baisse de l’activité immobilière.

«Ces marchés, qui ont été très exposés à la surenchère, connaissent une certaine correction des prix à la suite des hausses des taux d’intérêt depuis l’été. Cette tendance tend à se perpétuer un petit peu», dit-il.

Charles Brant croit que davantage de propriétés étaient disponibles sur la Rive-Sud et à des prix plus raisonnables qu’en sol johannais. «Il y a effectivement une baisse des transactions plus importantes à Saint-Jean-sur-Richelieu. Je pense que ça peut être dû au fait que les prix sont encore élevés et que les gens magasinent ailleurs pour trouver une maison. Ça peut effectivement avoir un impact aussi sur l’évolution des prix puisqu’il y a moins de transactions», enchaîne-t-il.

Le nombre de maisons unifamiliales disponibles sur le marché de Saint-Jean était encore très faible. Au 31 décembre 2022, il y en avait 219 à vendre à Saint-Jean. Tous types confondus, il y avait 343 bâtiments affichés. En décembre, 65 nouveaux immeubles (maisons, condos et plex) ont été mis en vente. «Il n’y a pas un nombre important de propriétés qui arrivent sur le marché. Celles qui restent sont celles dont le prix est trop élevé ou qui ont besoin de rénovation, alors elles restent longtemps sur le marché», observe Charles Brant.

Février et mars

Un autre facteur vient jouer sur les données de décembre:moins de transactions ont été enregistrées dans les segments de prix supérieurs (à partir de 600-700 000 $). «Il y a un effet statistique. Ça a un impact sur l’évolution des prix. Il faut faire attention à la lecture du mois de décembre qui est un mois un petit peu particulier. Il faut le prendre avec des pincettes», poursuit M. Brant.

Les mois de février et de mars devraient donner un meilleur portrait de la réalité. «Ils vont refléter davantage la vraie dynamique», ajoute-t-il. Pour le Grand Montréal, l’APCIQ anticipe une baisse moyenne des prix d’environ 12 % en 2023.

«Il est possible que des secteurs aient une plus grande correction que d’autres. C’est une moyenne. Il faut garder ça en tête. On va voir de quelle façon se comportera Saint-Jean, si ce secteur fera partie des marchés qui auront une plus grande ou une plus petite correction», poursuit M. Brant, rappelant que le territoire a connu beaucoup de surenchère, faisant ainsi grandement grimper les prix dans les dernières années.

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