Quatre nouvelles intersections sont surveillées par des brigadiers scolaires depuis la mi-février, alors que deux autres ont été désertées à Saint-Jean-sur-Richelieu. Ces changements résultent d’une étude de circulation effectuée à l’automne par deux policiers.
Au fil des ans, la trame urbaine s’est modifiée, mais les corridors scolaires n’ont pas toujours été adaptés en conséquence. L’exercice devait être fait afin d’avoir un portrait actuel du territoire. La dernière analyse des autorités remontait à l’année scolaire 2008-2009.
Résultat, le nombre de passages surveillés par des brigadiers est passé de 22 à 24, le 18 février dernier. On compte quatre nouvelles intersections avec brigadier, soit celles des rues Saint-Jacques et Mercier, du boulevard Iberville et de la rue Bessette, des rues Jeanne-Robert et Courville ainsi que de la 15e Avenue et de la rue Régnier.
Ces ajouts n’ont pas été faits au hasard. Deux agents de la paix ont été libérés pendant un mois et demi pour analyser la situation.
Données
Ils ont d’abord recueilli plusieurs données sur le terrain, matin, midi et soir. Ils ont noté le nombre d’élèves au passage, la largeur de la rue à traverser, la distance à parcourir sur la chaussée par les écoliers, le débit et la vitesse de circulation ainsi que la distance de freinage pour les automobilistes.
Une fois interprétées, ces variables ont permis de déterminer l’indice de risque de chaque intersection. À un certain niveau, la présence d’un brigadier est nécessaire selon la Société de l’Assurance automobile du Québec.
Retrait
L’étude a permis de démontrer que deux intersections n’étaient plus aussi fréquentées que par le passé. Il s’agit d’abord du carrefour du boulevard Gouin et de la rue des Trinitaires dans le quartier Saint-Lucien où le brigadier a été retiré.
« Selon les données de la commission scolaire, 56 enfants sont susceptibles de l’emprunter. Par contre, seulement cinq écoliers y circulent matin et soir. Aucun n’y passe le midi. Tous les autres élèves sont transportés en voiture par leurs parents », explique le porte-parole du Service de police de Saint-Jean-sur-Richelieu, Jérémie Levesque.
Le retrait du brigadier en bordure de l’école Napoléon-Bourassa a également été confirmé dans le secteur L’Acadie. Il assurait la sécurité à l’intersection des chemins des Vieux-Moulins et du Clocher.
« Il n’y avait que trois utilisateurs possibles à cet endroit, mentionne le policier. Tous les enfants de l’école sont transportés en autobus ou par leurs parents. »
Mentionnons également que les services du brigadier sur l’heure du midi à l’intersection de la rue Saint-Laurent et du boulevard Normandie ont été jugés non nécessaires. Aucun élève de l’école Saint-Gérard n’allait dîner à la maison dans ce secteur.
Réaction
Tous les parents ont été avertis des changements dans leur quartier, au cours des dernières semaines. Cela n’a pas fait le bonheur de tous.
« J’aimerais comprendre comment un coin de rue protégé par un brigadier depuis vingt ans peut subitement devenir sécuritaire, alors que le nombre de véhicules roulant sur le boulevard Gouin ne fait qu’augmenter au fil des ans », dénonce Malorie Gagné, une maman d’un enfant de neuf ans.
Celle-ci déplore que le changement ait été fait au milieu de l’année scolaire. « De mon côté, ça implique de commencer le travail plus tôt pour aller porter ma fille à l’école le matin et faire des démarches avec la commission scolaire pour qu’elle puisse obtenir un transport le soir », précise-t-elle.
Celle-ci aurait aimé que l’école prévoie des alternatives, comme l’implantation d’un trottibus où des parents bénévoles accompagneraient les jeunes sur le trajet.