Deux fois moins de mises en chantier à Saint-Jean en 2023

Valérie Legault

vlegault@canadafrancais.com

Deux fois moins de mises en chantier à Saint-Jean en 2023
Cet immeuble à logements situé sur la rue Bernier est l'un des rares à avoir sorti de terre au dernier trimestre de 2023. (Photo : (Photo Le Canada Français - Jessyca Viens Gaboriau))

Les mises en chantier dans l’industrie de la construction résidentielle ont connu une forte baisse en 2023, selon les plus récentes données de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). Alors qu’il y en a eu 502 en 2022, le nombre de mises en chantier a fondu de moitié pour atteindre 263 portes l’année dernière.

Historiquement, les six premiers mois de chaque année débutent toujours en lion dans la construction résidentielle. L’année 2023 n’y a pas fait exception. La SCHL a dénombré 123 mises en chantier au premier trimestre et 107 au deuxième. Dans les deux cas, il s’agit surtout de nouveaux immeubles d’appartements. C’est tout un contraste avec les deux premiers trimestres de 2022, où 434 mises en chantier, toutes catégories confondues, avaient été enregistrées.

Le niveau d’activité dans l’industrie est presque tombé au point mort à partir du mois de juillet. Seulement 19 mises en chantier ont été lancées de juillet à septembre, contre 14 seulement d’octobre à décembre. Il s’agissait alors de six chantiers pour des appartements, six maisons unifamiliales et deux maisons jumelées.

Moratoire

L’année 2023 coïncide avec l’entrée en vigueur en juillet d’un moratoire sur le changement de zonage pour permettre la construction d’édifices multilogements. Cette décision de l’administration municipale n’aurait pas freiné autant de projets qu’on pourrait le croire. Il faudrait plutôt pointer du doigt la conjoncture économique pour expliquer ce ralentissement, croit Julie Lafrance, directrice du Service de l’urbanisme de la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu.

« L’explosion du coût des matériaux et la hausse des taux d’intérêt ont grugé les profits des promoteurs immobiliers. En 2022, nous avons approuvé des changements de zonage pour des projets qui n’ont pas encore levé », illustre-t-elle. Autre signe que les temps sont durs: les demandes de permis pour la rénovation résidentielle sont également à la baisse depuis 2023.

Avec du recul, Julie Lafrance estime que le moratoire est arrivé au bon moment alors que l’économie tourne au ralenti. « Ça nous donne du temps pour avancer. Nous serons préparés en attendant que les projets soient prêts à être relancés », dit-elle.

Allègements

Dès son entrée en vigueur, il était convenu que le moratoire s’assouplisse avec le temps. Ce que confirme la directrice du Service de l’urbanisme. « C’est la commande qu’on a en 2024, affirme-t-elle. J’ai fait sortir des données au Service des infrastructures et de gestion des eaux pour identifier les bons secteurs à densifier. Il faut y aller avec une vision globale en tenant compte par exemple des eaux usées et des postes de pompage. »

Le moratoire fonctionne «en parallèle» au plan d’urbanisme, dont la révision est en cours. « L’idée derrière tout ça est de planifier le développement, pas de le freiner, insiste Julie Lafrance. On veut faire des gains et créer des possibilités pour permettre des projets structurants. »

La directrice du Service de l’urbanisme est consciente de la crise du logement qui sévit en ce moment. Son objectif est de s’assurer qu’il pourra y avoir du développement sans que celui-ci cause de problèmes.

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Robert Damin
Robert Damin
2 mois

Je suis déjà un abonné du RIM de St.-Jean-sur-Richelieu. Je ne vois pas pourquoi je suis limtié seulement à trois articles dont je demeure dans cette ville.