Le collier d’Élisabeth

Si vous êtes propriétaire d’un chat ou d’un chien, sûrement avez-vous déjà eu le malheur d’avoir à lui faire porter une collerette, ou ce que l’on nomme aussi un collier d’Élisabeth.

Vous savez, ce genre d’abat-jour qui l’empêche d’avoir accès à l’une partie de son corps. Généralement, on cherche à lui interdire de se lécher ou mordiller une quelconque plaie sur le corps, mais parfois, à l’inverse, on voudra éviter qu’il se gratte la tête avec l’une de ses pattes. Sûrement qu’il s’agit d’une ingrate chose que d’avoir à porter un tel objet. Saviez-vous que les oiseaux ne sont pas à l’abri d’une telle malchance?

Il arrive trop souvent que nous ayons à installer une collerette chez un oiseau, non pas que ce soit très fréquent comme type de traitement, mais plutôt parce que c’est une procédure qui est assez mal tolérée chez ceux-ci. En fait, la majorité des oiseaux vont vraiment mal réagir lorsqu’ils se retrouveront avec un tel artifice au cou.

Souvent, ceux chez qui on pose ce carcan ont déjà une fragilité en ce qui concerne des troubles de l’anxiété. Alors ce n’est rien pour aider à leurs humeurs. Durant les premières heures avec leur collier, la plupart des patients resteront tout simplement couchés sur le dos. Puis, ils tenteront de se relever, mais avec difficulté. Une fois chose faite, ils reculeront. Bien graduellement, ils arriveront à se percher de nouveau, boire et manger. Avant que cela ne soit possible, ils devront rester sous observation constante.

Généralement, ce sont des perroquets souffrant de picage qui devront porter une collerette. Le picage est le terme utilisé pour regrouper tout ce qui mène un oiseau à s’arracher des plumes.

Ce problème de santé peut ainsi avoir plusieurs causes possibles: la présence de parasites, cutanés ou internes, des débalancements hormonaux, des carences alimentaires, le manque d’hygiène et j’en passe.

Une fois que les sources physiques de picage sont éliminées, il reste toutes les causes psychologiques à traiter. Ce n’est pas une mince tâche que de trouver ce qui peut se passer dans la tête d’un oiseau. De plus en plus d’informations sont disponibles afin de trouver ce qui peut ne pas bien aller dans la vie d’un oiseau souffrant ainsi. Mais parfois, même en améliorant son environnement, un oiseau continuera de s’enlever des plumes. Il arrivera même qu’il se mutilera au point de se faire des plaies difficiles à guérir.

C’est à ce moment que la collerette pourra être nécessaire, combinée à certains médicaments, pour briser le cercle vicieux du picage ou favoriser la guérison de lésions.

Les autres occasions où un collier d’Élisabeth sera nécessaire chez un oiseau sont sensiblement les mêmes que pour un chat ou un chien, mais restent rares, comme après certaines chirurgies. On doit de façon générale réserver l’utilisation du collier en médecine aviaire aux épisodes où un traitement spécifique n’a pu fonctionner.

Plusieurs sortes de colliers existent pour différents types d’oiseaux, de problèmes et de préférences de vétérinaires. Celui que j’utilise le plus est fait d’un plastique souple qui est rembourré au cou. Le cône du collier est installé la partie la plus étroite vers la tête de l’oiseau. Je trouve que cela permet à l’oiseau d’être plus rapidement confortable dans son environnement.

Une fois à l’aise, ce qui peut prendre quelques jours, il peut continuer d’utiliser son bec pour se déplacer dans sa cage et sur ses aires de jeu. La mise en place du collier se fait en clinique et l’oiseau doit y séjourner pour une période plus ou moins longue afin de s’assurer qu’une fois en place, le collier pratiquement fait sur mesure lui conviendra parfaitement. Le collier doit être suffisamment long pour protéger l’oiseau, mais pas trop afin de ne pas lui nuire dans ses mouvements. Il faut savoir que certains colliers seront en place quelques semaines, voire quelques mois.

Lorsqu’arrive enfin le moment où toutes les plaies sont guéries et que les plumes ont repoussé, le collier peut être retiré. Cela peut être effectué à la maison, mais évidemment sous haute surveillance afin de prévenir toute récidive.         

Vous pouvez joindre mon équipe de la Clinique vétérinaire Mont-Saint-Grégoire et moi-même par téléphone au 450 347-7070. Visitez-nous sur Facebook!

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