L’AJLNH dévoile un programme pour assurer la santé mentale de ses membres

Abdulhamid Ibrahim, La Presse Canadienne
L’AJLNH dévoile un programme pour assurer la santé mentale de ses membres

TORONTO — L’ex-défenseur de la LNH Jay Harrison considère qu’il y a un avantage à partager son expérience afin d’aider les joueurs actifs à briser les tabous au sujet de la santé mentale. 

L’Association des joueurs de la Ligue nationale de hockey (AJLNH) a dévoilé un nouveau programme, Première Ligne, destiné à appuyer la santé mentale de ses membres, mercredi. 

L’annonce a été faite au Temple de la renommée du hockey. Le programme a été développé en partenariat avec Changer les mentalités, le programme de formation de la Commission sur la santé mentale du Canada (CSMC).

«L’un des plus meilleurs outils dont je dispose est le fait que je sois un ancien joueur et que je puisse partager mon expérience, a dit Harrison, qui agit en tant que spécialiste de la performance, de la transition et du bien-être au sein de l’AJLNH. J’ai l’impression que la plupart des joueurs ne souffrent pas d’un problème mental, mais je suis certain qu’ils sont nombreux à offrir un très haut niveau de performance professionnel, sans toutefois être bien dans leur peau ou être heureux.»

Harrison, le directeur général de l’AJLNH, Marty Walsh, ainsi que le vice-président de Changer les mentalités, Shane Silver, étaient sur place pour présenter les grandes lignes de ce nouveau programme.

Harrison a indiqué que la première étape est d’en parler ouvertement, et de ne pas avoir peur d’exprimer sa vulnérabilité. 

«Souvent pendant ma carrière, je n’étais pas le plus heureux», a-t-il admis. 

«Il existe de nombreux défis en santé mentale et des problèmes qui, si nous avions eu les ressources, en avions discuté plus ouvertement et avions créé peut-être de meilleures solutions en nous basant sur mon expérience, auraient pu améliorer ma qualité de vie de l’époque», a-t-il poursuivi. 

Pour sa part, Silver a indiqué que Première Ligne s’appuie sur le programme L’Esprit au travail – Sports. Il a pour objectif d’augmenter la sensibilisation aux problèmes de santé mentale courants tels que la dépression, l’anxiété, la dépendance et l’automutilation; de donner aux membres les aptitudes nécessaires pour offrir un soutien entre pairs; et lutter contre la stigmatisation en plus d’offrir des stratégies pour la surmonter.

Walsh a ajouté que le programme se voudra également une ressource pour les joueurs et leur famille, en plus d’améliorer leur bien-être, sur la patinoire comme à l’extérieur.

«Ce programme est une autre façon pour l’AJLNH de poursuivre ses efforts pour améliorer le bien-être général de nos joueurs sur la patinoire et à l’extérieur de celle-ci, a-t-il évoqué. En tant qu’ancien alcoolique, je suis très conscient que le fait de disposer d’outils et de ressources est très important pour nous.

«Ta façon de vivre ta vie, et de prendre conscience que tu as peut-être besoin d’aide… Quand tu reçois l’aide dont tu as besoin, ça change toute la dynamique, toute ta dynamique familiale, la trajectoire de ton environnement. Et c’est exactement ce que nous essayons de faire ici avec nos joueurs de la LNH.»

Cette initiative survient plusieurs mois après la création d’UNLMT, un programme d’aide aux joueurs pour les aider à s’adapter à la vie après le hockey.

L’AJLNH tente toujours de déterminer si plus de joueurs se joindront à l’initiative, et Harrison a mentionné que le syndicat est en contact avec les agents des joueurs. Il n’y a toutefois pas d’objectif établi en termes de nombre de joueurs impliqués dans ce programme. 

Par ailleurs, la Première Ligne pourrait également avoir un impact auprès des joueurs d’âge junior partout au pays, de même que dans l’ensemble de la communauté du hockey. 

«Nous voyons de toute évidence ceci comme étant un moteur de changement et nous nous concentrons à offrir quelque chose d’adéquat à nos membres, a expliqué Harrison. Parmi nos objectifs… nous voulons offrir à nos joueurs la possibilité d’exploiter leur plateforme. 

«C’est un enjeu très important pour plusieurs d’entre eux, car ça peut être une façon de contribuer davantage au bien-être de leur communauté, d’utiliser leur talent et d’avoir un impact dans la vie des gens», a-t-il renchéri. 

Harrison a aussi souligné qu’il est important de partager «les bonnes approches», et Walsh a ajouté que le président de l’Association des joueuses de la Ligue professionnelle de hockey féminin, Brian Burke, qui assistait à la conférence de presse, avait exprimé son intérêt pour implanter un programme semblable dans la LPHF. 

Partager cet article
S'inscrire
Me notifier des
guest
0 Commentaires
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires