MONTRÉAL — Avec seulement quatre matchs à disputer à la saison du Rocket de Laval, l’avenir de l’entraîneur-chef Jean-François Houle avec l’équipe préoccupe beaucoup de personnes. Sauf le principal intéressé.
Lundi, à la veille du départ de l’équipe vers Cleveland, où le Rocket jouera peut-être sa saison contre les Monsters jeudi et samedi, Houle a eu à se prononcer sur cette délicate question.
«Je pense que notre groupe d’entraîneurs a fait du bon travail depuis trois ans. Ce ne sont pas des choses que je décide et c’est comme ça dans le hockey. J’ai beaucoup d’expérience dans la Ligue américaine. Si ce n’est pas ici avec le Canadien, ce sera avec une autre équipe. Mais j’aime l’organisation et j’aime où je suis, ici, à Laval. Nous sommes très bien traités», a déclaré Houle.
Les questions sont légitimes, mais on comprend que ses adjoints et lui ont d’autres chats à fouetter pour l’instant.
Le Rocket se trouve au cœur d’une lutte féroce à plusieurs équipes pour l’obtention d’une place en séries dans la section Nord. Il occupe actuellement le cinquième et dernier rang donnant accès au tournoi printanier, mais les Senators de Belleville suivent avec le même nombre de points et les Comets d’Utica n’accusent qu’un seul point de retard.
La réalité de la Ligue américaine étant ce qu’elle est — et après 10 ans dans le circuit, Houle la connaît mieux que quiconque —, l’entraîneur-chef âgé de 49 ans ne l’a pas toujours eue facile cette saison, avec une équipe très jeune.
La formation lavalloise a amorcé la campagne avec un duo de gardiens et plusieurs joueurs à caractère offensif sans réelle expérience chez les professionnels. Les victoires ont été plutôt rares dans les premières semaines, mais l’équipe a redressé la barre, même si elle a perdu au passage quelques éléments clés au profit du Canadien, comme les attaquants Joshua Roy et Brandon Gignac, ainsi que le défenseur Jayden Struble.
«Dans la Ligue américaine, nous savons qu’il y a toujours quelque chose qui va changer. Quand un de tes joueurs est rappelé, c’est pratiquement toujours ton meilleur. Ça change ton avantage numérique, tes trios. Il y a beaucoup d’impondérables, mais tu suis le rythme», a noté l’entraîneur-chef.
Et même si certains jeunes joueurs n’ont pas été rappelés dans la LNH, Houle a noté leur progression.
«Logan Mailloux va très bien, Sean Farrell et Emil Heineman ont obtenu beaucoup de temps de glace, Brandon Gignac a signé un contrat de la LNH, Jakub Dobes a progressé depuis le début de l’année, Joel Armia, Jayden Struble et Joshua Roy sont passés par ici. J’aime beaucoup ce que je vois de David Reinbacher aussi. Notre personnel est fier de la façon dont les choses se sont passées», a-t-il affirmé.
Au-delà de la position au classement, Houle et son personnel ont aussi bien répondu à certains mandats offerts par l’état-major du Canadien.
Les défenseurs Arber Xhekaj et Justin Barron, qui ont commencé la saison à Montréal, ont été rétrogradés pour travailler sur leur jeu défensif. Xhekaj a excellé lors de son bref passage de 17 matchs à Laval, tandis que Barron a reçu occasionnellement les éloges de ses entraîneurs pour l’ensemble de son jeu.
Selon Houle, c’est aussi de cette façon qu’il espère que la direction du Bleu-blanc-rouge va évaluer son travail et celui de son groupe.
«Chaque joueur qui arrive ici est un bon joueur, nous leur donnons seulement des outils pour qu’ils s’améliorent dans certaines situations. Je pense que dans la Ligue américaine, tu devrais être évalué selon le développement des joueurs. Gagner, c’est un plus, et c’est sûr que nous aimerions participer aux séries. C’est important de jouer des matchs significatifs pour faire grandir les joueurs», a-t-il fait valoir.
Houle et ses adjoints, Kelly Buchberger et Martin Laperrière, verront leur contrat de trois ans signé sous l’ère de Marc Bergevin arriver à échéance à la fin de la saison. Les discussions entre les trois hommes et la nouvelle direction du Canadien ne s’entameront qu’à ce moment.
Il ne restera qu’à savoir si ce sera plus tôt que tard.
