Violence conjugale : quand porter plainte?

Violence conjugale : quand porter plainte?

La violence conjugale, ça comporte un large spectre de gestes malsains au sein du couple. Il peut s’agir de violence physique (lorsqu’on en vient aux mains ou qu’on reçoit des coups), psychologique et verbale (insultes, mépris, contrôle de l’autre et de ses fréquentations, isolement social), sexuelle (viol, agression) ou même de violence économique, lorsqu’une personne tente de contrôler les dépenses et les revenus de l’autre. Si vous vivez cette situation au sein de votre couple, vous savez sans doute que ces gestes ne sont pas posés du jour au lendemain mais s’installent de manière plutôt graduelle; c’est pourquoi il est parfois difficile de savoir à quel moment exactement vous devez porter plainte. Nous vous présentons toutefois quelques pistes afin de vous aider à prévoir ce moment.

Rassembler des preuves

Lorsque vous porterez plainte, on vous demandera de donner des dates et des heures, de décrire les événements et de fournir des témoins, puisque ce seront les preuves qui permettront de supporter votre plainte. Vous pouvez ainsi tenir un journal où vous notez les incidents survenus, avec le plus de détails possible : quels actes ont été posés? Quelles paroles ont été échangées? Quelles personnes ont assisté à l’événement? Quelles blessures avez-vous subies, et si c’est le cas, à qui en avez-vous parlé? Des photos ont-elles été prises? Sachez que plus vous avez de preuves, plus la poursuite sera facile. Pour cette raison, il est conseillé de consulter peu de temps après une agression, soit un professionnel de la santé ou une organisation d’aide aux victimes comme le CAVAC de votre région.

Les agressions verbales comme les menaces de coups, de mort ou de violences constituent des infractions au code criminel, tout comme le fait de vous lancer des objets, de vous tirer les cheveux ou de serrer votre bras, de même que les agressions sexuelles. Il s’agit de voies de fait, de harcèlement criminel ou de tentative de meurtre, entre autres, et ce, même si vous n’avez pas de preuves physiques (blessures corporelles visibles, photographies, témoins).

Élaborer un plan de protection

Souvent, le fait de porter plainte peut augmenter le risque de subir de la violence – c’est pourquoi plusieurs victimes hésitent à porter plainte : elles ont peur des représailles. Il s’agit pourtant de démarches nécessaires pour votre sécurité. Avec l’aide de votre avocat spécialisé en violence conjugale, élaborez un plan de sécurité ou de sortie afin de vous assurer que, lors du dépôt de la plainte, vous ou vos enfants n’ayez pas à subir de la violence de la part de votre partenaire. Ainsi, il est préférable de savoir à l’avance à quel endroit vous avez l’intention de vous réfugier et d’habiter. Votre avocat devrait également vous conseiller quant aux informations que vous pouvez et ne pouvez pas mentionner sur les réseaux sociaux, de même que, dans le cas où des enfants sont impliqués dans les démarches, des communications et dispositions à prendre avec l’école et/ou la garderie. Planifiez également vos finances afin d’avoir un bon montant que vous pourrez utiliser, le cas échéant.

 

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