Secteur public: un front commun à trois pour la prochaine négo

Lia Lévesque, La Presse Canadienne
Secteur public: un front commun à trois pour la prochaine négo

MONTRÉAL — La CSQ, la CSN et la FTQ annonceront dimanche la formation d’un front commun à trois en vue de la prochaine négociation du secteur public, incluant un pacte de non-maraudage intersyndical.

Mais des organisations syndicales qui sont pour le moment exclues de ce front commun à trois ne baissent pas les bras. L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux, l’APTS, garde espoir de convaincre les trois centrales de s’ouvrir à d’autres.

«Nous, on a un mandat clair de nos instances de former ou de joindre un front commun en prévision de la prochaine négociation. Pour nous, c’est clair, on veut joindre ce front commun-là», a lancé le président de l’APTS, Robert Comeau, en  entrevue vendredi avec La Presse Canadienne.

Le président de l’APTS, qui compte 60 000 membres dans la santé et les services sociaux, a indiqué avoir sollicité par écrit les trois centrales à ce sujet, il y a deux semaines. La porte n’est toujours pas fermée par les trois centrales, selon lui. «Des discussions sont toujours en cours.»

Quand La Presse Canadienne lui a demandé spécifiquement si la CSN était ouverte à l’inclusion de l’APTS au sein du front commun, M. Comeau a admis: «on sent une résistance du point de vue de la CSN».

Il faut dire que lors de l’important vote des syndiqués dans la santé, en 2017, la CSN avait perdu 23 000 membres, dont bon nombre aux mains de l’APTS. Et elle ne l’a jamais digéré.

«On comprend le désir de vouloir aller chercher des membres dans un processus de maraudage, mais pour nous, ce qui est important à ce moment-ci, ce n’est pas d’aller chercher des membres; ce n’est pas l’objectif auquel les membres s’attendent de nous. Les gens s’attendent de nous qu’on négocie la meilleure convention possible», a répliqué M. Comeau.

Les présidents de la CSQ, de la CSN et de la FTQ ont fait savoir qu’ils ne donneraient pas d’entrevue avant l’annonce officielle de la formation du front commun dimanche.

FIQ et APTS

Quant à la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ), qui compte 76 000 membres, elle n’a pas voulu commenter vendredi l’annonce du front commun.

Interrogé spécifiquement au sujet d’une alliance FIQ-APTS — comme il y avait eu la dernière fois, sans que cela tienne jusqu’à la fin, toutefois — M. Comeau se dit ouvert.

«Nous, on va aller parler avec tous les autres partenaires pour voir ce qu’on peut dégager comme force syndicale. Si on n’est pas bienvenu au sein du front commun, on va aller chercher des alliances ailleurs, pour avoir un poids raisonnable face au gouvernement», explique M. Comeau.

Le processus

Le processus de négociation dans les secteurs public et parapublic doit être enclenché avec le dépôt des demandes syndicales en octobre.

Normalement, une période de maraudage intersyndical précède. L’entente de front commun à trois inclut cependant un pacte de non-maraudage, dit «de solidarité». Par ce pacte, les signataires s’engagent à ne pas tenter de recruter des membres dans les syndicats affiliés aux autres signataires.

Ces négociations concernent environ 550 000 employés de l’État, dans la santé, les services sociaux,  l’éducation, la fonction publique.

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