Secteur public: à mi-parcours, les votes de grève aussi forts au sein du front commun

Lia Lévesque, La Presse Canadienne
Secteur public: à mi-parcours, les votes de grève aussi forts au sein du front commun

MONTRÉAL — À mi-chemin de la période de votes de grève dans le secteur public, la tendance se confirme: les syndiqués du front commun se prononcent très fortement en faveur d’un mandat de grève illimitée.

Dans certains syndicats, le vote est même unanime en faveur du mandat de grève.

Les quatre syndicats qui forment le front commun, à savoir l’APTS, la CSN, la FTQ et la CSQ, sollicitent de leurs 420 000 membres un mandat de grève générale et illimitée, qui serait précédée de journées de grève, isolées ou regroupées.

Les quatre organisations du front commun tiennent des assemblées générales de leurs syndicats membres depuis le 18 septembre jusqu’au 13 octobre; on est donc à mi-parcours.

CSQ

À la CSQ, qui représente la majorité des enseignants du primaire et du secondaire au Québec, en plus des professionnels de l’éducation et d’employés de soutien, aussi au niveau collégial, une cinquantaine de syndicats ont tenu leur assemblée à ce jour. 

L’appui au mandat de grève est généralement de plus de 90 %, dans plusieurs cas de plus de 95 %.

En Outaouais, trois des quatre unités de professionnels de l’éducation — orthophonistes, psychoéducateurs, par exemple — ont voté à 100 % pour la grève et l’autre unité a voté à 98,5 %. Le plus bas taux d’appui est celui des professionnels du milieu scolaire à Rivière-du-Loup, à 83 %.

«Quand on dit que les attentes des travailleuses et des travailleurs sont grandes, les résultats qui entrent confirment ce qu’on entend du terrain. Ils se disent que c’est vraiment là que ça se passe et ils appuient massivement la stratégie qui leur est proposée», a commenté le président de la CSQ, Éric Gingras.

CSN

À la CSN, qui représente notamment des milliers de préposés aux bénéficiaires, en plus d’employés de soutien dans les réseaux de la santé et de l’éducation, une cinquantaine d’assemblées avaient été tenues jusqu’ici. L’appui au mandat de grève y était en moyenne de 92,6 %.

«Des chiffres aussi hauts, avec des niveaux de participation aussi élevés, ça fait longtemps qu’on n’a pas vu ça. C’est certainement symptomatique de l’état d’esprit de nos membres. Ils n’ont rien à perdre; ils sont en colère et ils veulent aller jusqu’au bout», a commenté le vice-président de la CSN, François Énault, responsable de la négociation du secteur public pour cette centrale syndicale.

APTS

Du côté de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), dont les membres travaillent dans les établissements de santé et pour les services sociaux — physiothérapeute, psychoéducateur, technologue en radio-oncologie, technologiste médicale, diététiste-nutritionniste, par exemple — l’appui est tout aussi fort.

Au Saguenay-Lac-Saint-Jean: appui à 97 %; sur la Côte-Nord: 97,9 %; en Abitibi-Témiscamingue: 89,3 %; dans les laboratoires de la Côte-Nord: 100 %; les laboratoires de l’Abitibi-Témiscamingue: 96,4 %.

«Ce sont des mandats de grève très forts que nous confient nos membres; ça a beau ne pas être une surprise, une moyenne de 96,7 % ça frappe l’imaginaire. Ce que je constate tous les jours sur le terrain, ce que nos personnes élues localement à l’APTS constatent depuis des mois, c’est le ras-le-bol des salarié(e)s», a commenté le président de l’APTS, Robert Comeau.

FTQ

Du côté de la FTQ, qui représente aussi des milliers de préposés aux bénéficiaires et d’employés de soutien en santé et en éducation, notamment, environ le quart des sections locales avaient tenu leur assemblée. «Le vote est à plus de 95 %», rapportait-on. Le secteur de la santé tiendra surtout ses assemblées à compter de la semaine prochaine

«Ce 95 % et plus démontre bien la colère de nos membres face aux offres insultantes et arrogantes de 9 % sur cinq ans du gouvernement. Actuellement, il pleut des milliards de dollars en subventions au Québec sous prétexte de créer des jobs passionnantes et payantes, pour citer le premier ministre Legault. Et bien oui, les jobs de notre monde sont passionnantes, mais pas payantes, et surtout pas stimulantes» dans les conditions actuelles, a commenté à son tour la présidente de la FTQ, Magali Picard.

Partager cet article
S'inscrire
Me notifier des
guest
0 Commentaires
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires