Ottawa serait prêt à ajouter des médicaments à son régime d’assurance médicaments

Anja Karadeglija, La Presse Canadienne
Ottawa serait prêt à ajouter des médicaments à son régime d’assurance médicaments

OTTAWA — Le ministre de la Santé, Mark Holland, a déclaré que le gouvernement fédéral était disposé à ajouter d’autres médicaments à la liste des médicaments couverts par son programme d’assurance.

M. Holland a fait ces commentaires devant un comité parlementaire étudiant le projet de loi libéral sur l’assurance médicaments.

Le porte-parole conservateur en matière de santé, Stephen Ellis, a demandé au ministre pourquoi le sémaglutide – une classe de médicaments antidiabétiques – ne figurait pas sur la liste des médicaments couverts.

Le projet de loi, présenté en février, trace la voie vers un régime d’assurance médicaments universel qui couvre les médicaments et fournitures pour la contraception et le traitement du diabète.

Il n’inclut pas Ozempic, un nouveau médicament à base de sémaglutide pour le diabète qui a été utilisé comme médicament pour la perte de poids en l’absence d’alternative thérapeutique médicamenteuse appropriée.

M. Holland a déclaré que la liste actuelle représente un «minimum absolu» et que le gouvernement est prêt à y ajouter des éléments en fonction des négociations avec les provinces et des recommandations du comité.

«S’il y a des choses qui, selon vous, devraient figurer sur cette liste, je suis en fait très intéressé d’avoir cette conversation. J’espère que cela signifiera que vous soutenez le projet de loi», a répondu M. Holland à M. Ellis.

Ce dernier a rétorqué: «Oui, je ne pense pas qu’on ait à s’inquiéter de ça, parce que c’est un mauvais projet de loi.»

Il s’agissait de l’un des quelques échanges tendus entre M. Holland et M. Ellis, qui a interrogé le ministre sur des sujets tels que l’accès des Canadiens aux soins primaires et le temps qu’il faut pour approuver les médicaments au Canada.

M. Holland a mis M. Ellis au défi de dire ce que son parti ferait différemment. «Pourriez-vous nous dire quel est votre plan pour vous assurer que les personnes qui n’ont pas de médicaments en reçoivent?» a-t-il demandé.

M. Ellis a répondu: «Vous aurez l’occasion de me poser des questions à un moment donné, lorsque vous siégerez dans l’opposition.»

Le privé s’inquiète

Le comité a également entendu des représentants du secteur des assurances, qui ont souligné que le projet de loi pourrait perturber la couverture privée existante pour les Canadiens.

Stephen Frank, président et chef de la direction de l’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes, a déclaré que M. Holland avait indiqué que les Canadiens bénéficiant d’un régime d’assurance médicaments existant pourraient continuer à y recourir, mais que le texte du projet de loi était «ambigu».

«Il ne cesse d’appeler de ses vœux un régime d’assurance médicaments universel à payeur unique au Canada, sans aucune mention des régimes d’avantages sociaux des employeurs», a-t-il souligné.

«Lu dans son intégralité, le projet de loi pourrait créer des obstacles pratiques, voire juridiques, à notre capacité d’offrir aux Canadiens les médicaments dont ils bénéficient actuellement.»

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