MONTRÉAL — Un an après avoir déposé son offre initiale, Québec a déposé mercredi une nouvelle offre salariale aux syndicats du secteur public, qui a été mal accueillie par la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) et le front commun intersyndical.
Mercredi soir, la FIQ a annoncé avoir rejeté la dernière offre du gouvernement, qui comporte une hausse salariale de 12,7 % pour tous les employés de l’État sur cinq ans, «à 99 %».
«Le gouvernement bouge enfin et en ce sens, les négociations progressent, mais trop tranquillement. Toutefois, cette offre demeure largement insuffisante. Elle couvre à peine l’inflation», a déploré la présidente de la FIQ, Julie Bouchard, dans un communiqué.
«En plus, le gouvernement continue de nous dire que cette offre est totalement conditionnelle à plus de « flexibilité » et de « souplesse » pour envoyer n’importe qui, n’importe où, n’importe quand, n’importe comment. Ça ne passe simplement pas», a-t-elle ajouté.
La FIQ, qui représente 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires et autres professionnelles en soins, maintient donc ses autres journées de grève du 11 au 14 décembre.
Plus tôt mercredi, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a dévoilé les détails de ce que le gouvernement met maintenant sur la table au plan monétaire pour la période 2023-2028. Elle a indiqué que l’offre globale, en incluant un 1000 $ la première année et des offres différentiées pour certaines priorités gouvernementales, passe à 16,7 %.
«Aujourd’hui, c’est plus d’un milliard supplémentaire de l’argent des contribuables que l’on ajoute sur la table. L’offre globale actuelle représente plus de 9 milliards $ récurrents à terme», a défendu Mme LeBel sur le réseau social X.
Le front commun intersyndical de 420 000 membres fera le point sur les négociations et réagira à la récente proposition jeudi matin à Québec. Il a tout de même fait part de son insatisfaction peu de temps après le dépôt de l’offre patronale, mercredi.
«Les prévisions d’inflation actuelles étant de 18,1 % pour cette même période (2023-2028), cette offre aura toujours pour effet d’appauvrir les travailleuses et les travailleurs du secteur public», peut-on lire dans une déclaration partagée sur la page Facebook de la FTQ, membre du front commun.
«Sans une clause garantissant la protection du pouvoir d’achat et un enrichissement permettant un rattrapage salarial, il ne sera pas possible d’en arriver à une entente», est-il écrit.
Le front commun a précisé, lui aussi, qu’il tiendra toujours ses sept autres journées de grève, du 8 au 14 décembre. Il en a tenu quatre à ce jour, en novembre. Il se réjouit toutefois que le gouvernement ait «retiré ses attaques au régime de retraite», ce qui est considéré comme une «victoire».
La CSN, la CSQ et l’APTS composent le front commun avec la FTQ.
L’offre salariale concerne l’ensemble des syndiqués de l’État.