Moyens de pression dans les services de garde: Québec veut attendre les autres

Lia Lévesque, La Presse Canadienne
Moyens de pression dans les services de garde: Québec veut attendre les autres

MONTRÉAL — Si la FIPEQ qui représente 13 000 travailleuses dans les services de garde s’impatiente devant les négociations qui tardent à débuter avec le gouvernement, Québec affirme que celles-ci ont bel et bien commencé, mais qu’il veut attendre que d’autres organisations syndicales aient aussi déposé leurs demandes avant de déposer son offre.

La Fédération des intervenantes en petite enfance (FIPEQ), affiliée à la CSQ, a commencé à mobiliser ses 13 000 membres dans les CPE et les services de garde familiaux, mécontente qu’elle est de l’absence de réelle négociation pour le renouvellement des conventions collectives, alors qu’elle a déposé ses demandes en septembre dernier.

Jeudi matin, ses membres ont manifesté à Québec.

La présidente de la FIPEQ, Valérie Grenon, reproche au gouvernement de faire de «l’occupation de table» et de n’avoir rien déposé et aucunement négocié depuis septembre dernier. «On est tout seul» à discuter, a-t-elle résumé en entrevue.

Interrogée à ce sujet, la ministre de la Famille, Suzanne Roy, a dit croire que ce n’est «pas du tout» vrai que les négociations avec la FIPEQ sont laborieuses ou inexistantes.

Sa collègue du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a renchéri. «Les négociations sont commencées.»

Elle justifie toutefois la lenteur des négociations avec la CSQ par le fait que deux autres centrales syndicales, la CSN et la FTQ, représentent également des travailleuses dans les services de garde.

«Je n’ai que la CSQ qui a déposé pour l’instant»¸ a signalé la ministre LeBel. «On va préparer l’offre gouvernementale», mais «ça me prend l’ensemble des demandes avant de le faire».

«C’est leur problème»

Mme Grenon, de la FIPEQ, réfute cette affirmation. «Si les autres organisations syndicales ne sont pas prêtes, c’est leur problème.»

«On aurait pu minimalement discuter du normatif» avec le gouvernement du Québec, fait valoir la dirigeante syndicale. D’autant plus que la FIPEQ est l’organisation majoritaire pour les services de garde en milieu familial.

«Ils ne peuvent pas nous retarder comme ça longtemps. Il va falloir qu’eux, le gouvernement, mettent de la  pression sur les autres organisations syndicales pour qu’elles se mettent dans le bateau et qu’elles se mettent à négocier», s’exclame Mme Grenon.

Les contrats sont échus depuis le 31 mars 2023, soit en même temps que ceux du secteur public. Et il y a pénurie de travailleuses dans les services de garde, alors que Québec veut ouvrir de nouvelles places pour répondre à la demande.

«N’attendons pas. C’est maintenant qu’on a besoin d’intervenantes en petite enfance; c’est maintenant que les familles du Québec ont besoin de places. Donc, iI faut que le gouvernement soit prêt maintenant à ce qu’on puisse négocier. Il a juste à mettre de la pression sur les autres organisations pour qu’elles soient prêtes en même temps que nous», a plaidé Mme Grenon.

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