Miller en a «ras le bol» des lenteurs pour secourir des proches de Canadiens à Gaza

Laura Osman, La Presse Canadienne
Miller en a «ras le bol» des lenteurs pour secourir des proches de Canadiens à Gaza

OTTAWA — Le ministre canadien de l’Immigration est «énervé» qu’un groupe de personnes ayant des proches au Canada se voit empêcher de quitter la bande de Gaza assiégée, a-t-il déclaré mercredi.

Ottawa a commencé le mois dernier à accepter les demandes pour réunir jusqu’à un millier de personnes qui se trouvent dans le territoire palestinien avec des membres de leur famille élargie au Canada.

Le Canada a fourni une première liste de personnes «préautorisées» à Israël et à l’Égypte, qui contrôlent conjointement le seul poste frontalier d’où on peut sortir de la bande de Gaza, à Rafah.

«Il y a peut-être une certaine appréhension de la part des gens sur le terrain quant à savoir s’il faut laisser sortir ces gens, mais c’est un geste humanitaire et c’est extrêmement frustrant pour moi», a déclaré le ministre de l’Immigration, Marc Miller, sur la Colline du Parlement.

M. Miller avait déjà indiqué qu’il était prêt à faire preuve de flexibilité quant au nombre maximal de personnes qui pourraient bénéficier de ce programme d’exception. Mais il a déclaré mardi en Chambre qu’il était «très difficile» d’étendre le programme si personne ne peut concrètement traverser la frontière.

Le ministre a déclaré qu’il étudiait les options diplomatiques et souhaitait les explorer avant de s’exprimer davantage publiquement.

«Je ne veux pas créer un système qui nourrit de faux espoirs, mais je ne veux pas non plus baisser les bras et ne pas essayer, a déclaré M. Miller. C’est vraiment frustrant et c’est évidemment une question de vie ou de mort pour les familles concernées.»

Si les personnes qui figurent sur la liste du gouvernement canadien parviennent à traverser la frontière à Rafah, elles devront quand même subir un contrôle avant d’être autorisées à embarquer ensuite sur un vol à destination du Canada.

Le cabinet de M. Miller n’a pas précisé à quel moment la liste avait été fournie aux responsables sur le terrain, ni combien de noms y figuraient actuellement.

La bande de Gaza est soumise à des bombardements quasi constants depuis le début du plus récent conflit entre Israël et le Hamas, le 7 octobre, et les approvisionnements humanitaires ont été considérablement limités.

Les responsables du territoire contrôlé par le Hamas affirment que plus de 27 000 Palestiniens ont été tués au cours des quatre derniers mois.

Israël a déclaré la guerre au Hamas après que ses militants ont fait irruption dans le pays, le 7 octobre, tuant environ 1200 personnes et prenant en otages environ 250 personnes.

Près de 85% de la population de la bande de Gaza a été déplacée pendant le conflit, et un grand nombre de personnes se rassemblent désormais dans la zone située juste à l’extérieur du poste frontalier de Rafah, accolé à l’Égypte.

Plus d’un million de personnes se sont entassées à Rafah et dans ses environs après qu’Israël a ordonné aux civils d’y chercher refuge.

Les ressortissants étrangers, y compris des Canadiens, ont pu quitter le territoire assiégé par ce poste frontalier étroitement contrôlé.

Mais le chemin est plus difficile pour les Palestiniens qui ne détiennent aucune citoyenneté étrangère.

Depuis le début de la guerre, l’Égypte a repoussé avec force les appels à un exode des Palestiniens.

Le pays craint qu’Israël ne les autorise pas à retourner à Gaza et affirme ne pas vouloir encourager le nettoyage ethnique.

L’Égypte a également averti que des militants de Gaza pourraient entrer dans le Sinaï avec ceux qui fuient, ce qui ouvrirait la voie à des échanges transfrontaliers avec Israël.

— Avec des fichiers de L’Associated Press

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