MONTRÉAL — La mairesse de Montréal Valérie Plante, le maire de Chicago Brandon Johnson et celui de Milwaukee Cavalier Johnson ont signé une déclaration, mercredi après-midi, appuyée par plus de 260 maires, qui vise à transformer le bassin des Grands Lacs et du Saint-Laurent en «corridor économique bleu-vert du 21e siècle».
Les élus de ces trois grandes villes ont profité du congrès annuel de l’Alliance des villes des Grands Lacs et du Saint-Laurent, qui a lieu à Montréal, pour en faire l’annonce.
La déclaration constitue un engagement à «attirer les industries bleues et vertes» dans les communautés du bassin, comme des entreprises de hautes technologies qui ont des normes strictes en matière de consommation d’eau.
Les villes signataires s’engagent également à «construire des secteurs riverains propres et accessibles aux communautés», à «établir des sources d’énergie propre et renouvelable» et à «développer le commerce, la mobilité et le tourisme durables, et leur intégration par voie navigable».
L’ambassadeur des États-Unis au Canada David Cohen a animé une discussion entre les trois maires avant la signature de l’entente.
Il a rappelé qu’en 2021, Washington avait annoncé un milliard sur cinq ans pour améliorer ces écosystèmes d’eau douce et que lors de la visite du président Joe Biden l’an dernier au Canada, le premier ministre Justin Trudeau s’était engagé à verser 420 millions sur 10 ans pour préserver et restaurer les eaux des Grands Lacs.
L’ambassadeur Cohen a demandé aux élus d’identifier une réalisation dont ils sont fiers et qui permet de protéger l’eau du bassin des Grands Lacs et du Saint-Laurent.
La mairesse Plante lui a répondu que l’usine d’ozonation des eaux usées de la ville est «un projet extrêmement positif».
Cette usine, qui coûtera un milliard de dollars et dont l’échéancier a été maintes fois repoussé, est en cours de construction.
«C’est une usine qui améliorera la qualité de l’eau pour ensuite toutes les autres villes sur le bord du Saint-Laurent jusqu’à l’océan et ce sont les Montréalais qui payent», a souligné la mairesse.
Déchets plastiques et contaminants éternels
Selon Pierre Ouellet, délégué au conseil d’administration de l’alliance, la pollution des microplastiques et celle des composés perfluorés (PFAS) sont deux des principaux enjeux qui touchent le bassin du Saint-Laurent et des Grands Lacs.
«Nos usines d’eau potable n’ont pas été nécessairement conçues pour être capables de traiter ça, puis de toute façon, ça serait à des coûts faramineux. Donc, ce qu’on veut, c’est être capable d’avoir des protocoles, autant aux États-Unis qu’au Québec, pour les arrêter à la source.»
Des bouteilles de plastique offertes aux participants
Pour réduire la pollution plastique à la source, on peut, par exemple, éviter d’utiliser des bouteilles d’eau.
Pourtant, après la signature de l’entente par les maires, des bouteilles d’eau en plastique étaient offertes gratuitement aux centaines de participants réunis à l’hôtel Marriott Le Château Champlain pour le congrès annuel de l’Alliance des villes des Grands Lacs et du Saint-Laurent.
L’alliance avait contracté Glatz management, une entreprise américaine spécialisée dans l’événementiel, pour organiser l’événement.
Questionnée par La Presse Canadienne, Glatz Management a indiqué qu’elle avait demandé à l’hôtel de ne pas offrir de bouteilles en plastique aux invités.
Des employés de l’hôtel ont confirmé cette affirmation en expliquant «qu’une erreur s’était produite», et que des bouteilles d’eau n’auraient pas dû être offertes.
Au Québec, différents organismes, comme le Conseil québécois des événements écoresponsables (CQEER), offrent des formations, mais aussi des outils gratuits pour aider à l’organisation d’événements durables et écoresponsables.