Longueuil procédera à l’abattage des cerfs du parc Michel-Chartrand à l’automne 2024

Pierre Saint-Arnaud, La Presse Canadienne

Ce n’est finalement qu’à l’automne prochain que la Ville de Longueuil procédera à la chasse contrôlée des cerfs de Virginie du parc Michel-Chartrand.

Le déroulement des étapes à venir a été dévoilé mercredi par la mairesse Catherine Fournier, qui a précisé que la décision de la Cour d’appel, à la fin d’octobre, lui permettait d’aller de l’avant après deux années de recours judiciaires visant à empêcher l’abattage des cervidés. 

La décision de reporter le tout à l’automne vise à «respecter le calendrier biologique de la faune» tout en faisant coïncider la chasse à l’arbalète prévue à la saison de la chasse ailleurs en province.

Déjà, la Ville de Longueuil a obtenu l’autorisation du comité exécutif de faire une nouvelle demande de permis SEG, c’est-à-dire un permis qui permet de déroger à certaines interdictions légales à des fins, dans ce cas-ci, de gestion de la faune.

La demande sera présentée cet hiver au ministère de l’Environnement, de la Faune et des Parcs et la ville profitera de la saison froide pour mettre à jour l’inventaire du cheptel. Un appel d’offres sera ensuite lancé par la ville pour la réalisation de l’abattage, qui aura lieu à l’automne 2024.

Des groupes de défense des droits des animaux ont bien tenté de sauver les bêtes, proposant par exemple de les anesthésier et les transporter ailleurs en milieu sauvage. Des experts ont toutefois fait valoir que cette opération présenterait autant sinon plus de risques de souffrance et de décès parmi les individus qui auraient ainsi été déplacés.

Équilibre écologique menacé

La surpopulation de cerfs de Virginie met en péril l’équilibre écologique du parc Michel-Chartrand, ce que personne ne conteste. Les animaux représentent aussi des risques de santé publique de même que des risques pour les automobilistes.

Le vice-président du comité exécutif, Jonathan Tabarah, a fait valoir qu’il était essentiel de permettre à l’écosystème du parc Michel-Chartrand de se régénérer. Il a fait valoir que la SÉPAQ a procédé à un exercice similaire de réduction de cheptel avec succès au cours des dernières semaines aux parcs nationaux des Îles-de-Boucherville et du Mont-Saint-Bruno, qui se trouvent tous deux au sein de l’agglomération de Longueuil.

Les prochaines étapes prévoient la planification, entre autres, des dates des séances de chasse permises, du nombre de chasseurs autorisés et répartis sur le site, des fermetures ponctuelles du parc ainsi que du déploiement de mesures de sécurité.

La Ville de Longueuil rappelle que le parc Michel-Chartrand, qui se trouve en plein milieu urbain, a notamment été ravagé par l’agrile du frêne, qui a affecté plus de 10 000 arbres qui ont dû être abattus par la Ville au cours des dernières années. La surpopulation de cerfs, dit-elle, empêche notamment toute opération de reboisement massif, en plus de ses autres effets délétères sur la faune et la flore du milieu. 

Les experts évaluent que, pour maintenir l’équilibre écologique du parc, qui ne couvre que de deux kilomètres carrés, le cheptel de cerfs de Virginie devrait n’être que de 10 à 15 individus. Le cheptel, qui comptait 32 individus en 2017, a explosé de 238 % en six ans, atteignant 117 bêtes au dernier relevé de 2023.

Partager cet article
S'inscrire
Me notifier des
guest
0 Commentaires
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires