Les syndiqués du privé n’accepteraient pas 10,3 % sur 5 ans, disent leurs syndicats

Lia Lévesque, La Presse Canadienne
Les syndiqués du privé n’accepteraient pas 10,3 % sur 5 ans, disent leurs syndicats

MONTRÉAL — Les trois plus grands syndicats du secteur privé au Québec, les Métallos, Unifor et la FTQ-Construction, appuient sans réserve les travailleurs du secteur public, qui refusent 10,3 % d’augmentation sur cinq ans.

Le directeur québécois du syndicat des Métallos, Dominic Lemieux, rapporte que certains de ses syndicats obtiennent une augmentation de 10 %… sur un an, et non sur cinq ans.

«Nous, on signe ces temps-ci du 10, 12, 13, 14 % d’augmentation à l’année un de nos conventions collectives, du 20 %, 25 % sur trois ans. Il va falloir que le gouvernement se réveille un moment donné, en bon gestionnaire de l’État, oui, de la gestion des impôts qu’on lui confie, mais aussi en bon employeur, pour s’assurer de garder ses salariés», a lancé M. Lemieux en entrevue avec La Presse Canadienne jeudi.

«Ce que le gouvernement met sur la table, il n’y a pas beaucoup de Métallos qui seraient prêts à accepter ça dans leur milieu de travail demain matin», a-t-il ajouté, lui qui représente 60 000 travailleurs dans le secteur privé au Québec.

Dans le privé, «les employeurs sont assez allumés pour comprendre qu’il y a une pénurie de main-d’oeuvre, qu’il y a de l’inflation. Et ils veulent mettre des choses en place, des bonnes conditions de travail pour garder leurs travailleurs, les attirer», plaide M. Lemieux.

Au syndicat Unifor aussi, le directeur québécois Daniel Cloutier rapporte que dans les entreprises privées, «des augmentations de 10,3 % sur cinq ans seraient impensables compte tenu du contexte actuel marqué par l’inflation».

Unifor se dit prêt à «prendre toutes les mesures nécessaires pour les appuyer (les travailleurs du secteur public), car leur combat est également le nôtre».

Et à la FTQ-Construction, Éric Boisjoly trouve «méprisante» l’offre gouvernementale de 10,3 % d’augmentation sur cinq ans aux employés de l’État.

«Le gouvernement s’en prend à tout le Québec en refusant de reconnaître l’apport inestimable des travailleuses et des travailleurs du secteur public à notre société, alors qu’il accepte de donner 7 millions $ pour faire venir une équipe de hockey américaine à Québec», a critiqué le directeur général de la FTQ-Construction.

«La lutte des travailleuses et des travailleurs du front commun, qui éduquent et qui soignent les gens du Québec, est essentielle. C’est une bataille pour toute la population du Québec, ainsi que pour nos services publics», a ajouté M. Boisjoly.

Unifor, les Métallos et la FTQ-Construction sont de grands syndicats affiliés à la FTQ, mais qui sont présents dans le secteur privé: mines, alumineries, foresterie, métallurgie, transports, télécommunications et construction, entre autres. La FTQ est l’une des quatre composantes du front commun du secteur public, avec la CSQ, l’APTS et la CSN.

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