Le PQ appuierait la CAQ dans le référendum sur l’immigration

Thomas Laberge, La Presse Canadienne
Le PQ appuierait la CAQ dans le référendum sur l’immigration

QUÉBEC — Le Parti québécois (PQ) serait aux côtés de la Coalition avenir Québec (CAQ) si un référendum sectoriel sur l’immigration devait se tenir. 

Mardi, le premier ministre François Legault a menacé de tenir un référendum sur l’immigration si les négociations avec le gouvernement fédéral de Justin Trudeau n’aboutissent pas d’ici au 30 juin. 

Le chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon, demande à François Legault de s’engager à tenir un référendum s’il n’obtient pas les pleins pouvoirs en immigration à l’issue de cette rencontre avec le premier ministre canadien. 

«Si pour une énième fois, la porte se referme au visage de François Legault, qu’il déclenche cette consultation populaire sur le rapatriement des pleins pouvoirs en immigration et dans quel cas, je serai à ses côtés», a-t-il affirmé en point de presse mercredi à l’Assemblée nationale. 

Le chef péquiste a tout de même tenu à rappeler que ce n’était pas la voie qu’il envisageait, puisqu’il veut sortir purement et simplement de la fédération canadienne. 

«Si j’ai un gouvernement du Québec fédéraliste qui hésite entre se coucher par terre et se faire fermer la porte au visage sans rien faire ou poser un certain geste qui au moins permet à la population de se faire entendre, je vais prendre la deuxième option, mais en sachant que ce n’est pas ce dont je rêve pour le Québec», a-t-il ajouté. 

«C’est la pire politique!»

Interpellé par Paul St-Pierre Plamondon en période de questions au Salon bleu mercredi, le premier ministre n’a pas voulu s’engager à tenir un référendum en cas de refus d’Ottawa, préférant attaquer le PQ et vanter ses gains face au fédéral. 

«Le chef du PQ n’en veut pas de gains avec Ottawa. Ce qu’il veut, c’est un échec pour mousser son référendum sur la souveraineté. L’approche du chef du PQ, c’est la politique du pire et savez-vous quoi? C’est la pire politique!» a-t-il lancé. 

Le ministre des Relations canadiennes, Jean-François Roberge, a profité d’une mêlée de presse pour lancer une pointe au chef péquiste. «M. St-Pierre Plamondon peut bien se placer dans le camp où il voudra, nous on négocie avec Ottawa et contrairement à lui, on négocie sérieusement. On ne veut pas faire du sabotage, nous on veut que ça marche», a affirmé M. Roberge, assurant que les discussions avec le fédéral allaient «bon train». 

La ministre de l’Immigration, Christine Fréchette, a pour sa part affirmé qu’elle s’attend à des «avancées claires et nettes». 

«Par exemple, des avancées en matière d’intégration d’exigences linguistiques dans les programmes qui relèvent du fédéral, des avancées surtout en termes de réduction des résidents non permanents. Ça, c’est incontournable», a-t-elle énuméré. 

Questionnés sur un potentiel référendum, les deux ministres ont indiqué que rien n’était exclu et que toutes les options étaient sur la table. 

«La chicane péquiste c’est rendu la chicane caquiste»

Le Parti libéral du Québec (PLQ) a pour sa part dénoncé la stratégie du gouvernement caquiste. 

«François Legault a des pouvoirs en immigration. Il devrait déjà d’abord les appliquer de façon efficace. Pour faire avancer la fédération canadienne, ce n’est pas à coups de menaces de référendum que ça se bâtit, des relations de confiance», a lancé le chef libéral intérimaire Marc Tanguay.  

«La chicane péquiste, c’est rendu la chicane caquiste et là j’entends que Paul St-Pierre Plamondon dit: »Ben oui, je vais te ‘backer’ François. On va y aller ensemble le faire notre référendum». C’est des péquistes, c’est de la chicane et c’est zéro résultat», a-t-il ajouté.

Québec solidaire (QS) a affirmé qu’il voulait également tous les pouvoirs en immigration, mais n’a pas voulu dire s’il ferait campagne aux côtés du gouvernement dans un éventuel référendum. «On n’en est pas du tout là. Nous on demande (à François Legault) de se mettre au travail pour utiliser tous les pouvoirs qu’il a à sa disposition», a expliqué la députée solidaire Christine Labrie. 

«On est en faveur d’avoir tous les pouvoirs en immigration. Est-ce qu’on a besoin d’un référendum pour ça? Commençons donc par utiliser les pouvoirs qu’on a», a-t-elle ajouté.

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