OTTAWA — Lors de l’assemblée annuelle de la Banque Scotia, mardi, le président et chef de la direction a prévenu qu’une hausse de l’impôt sur les bénéfices des plus grandes banques du pays équivaudrait à taxer les actionnaires.
Brian Porter a qualifié la hausse d’impôt qui devrait être annoncée dans le budget fédéral de jeudi de «réaction impulsive, qui envoie le mauvais message à la communauté internationale des investisseurs».
M. Porter a fait ces commentaires dans des remarques écrites préparées pour l’assemblée annuelle des actionnaires — il n’a pas prononcé le discours en personne à cause de la COVID-19.
Lors de la campagne électorale de 2021, le chef libéral, Justin Trudeau, avait promis une hausse du taux d’imposition des sociétés pour les plus grandes banques et compagnies d’assurance du pays, sur les bénéfices annuels supérieurs à 1 milliard de dollars. Les libéraux estiment que cette mesure fiscale rapporterait environ 1,2 milliard $ par année dans les coffres de l’État.
Puis, le 22 mars dernier, dans le cadre de l’«entente de soutien et de confiance» conclue avec le Nouveau Parti démocratique, le premier ministre a indiqué qu’il irait de l’avant «à court terme en ce qui concerne les modifications de l’impôt sur les institutions financières qui ont fait de gros profits pendant la pandémie».
Le chef du NPD, Jagmeet Singh, a déclaré que cette taxe contribuera à ce que les plus riches paient leur juste part.
Les six plus grandes banques canadiennes ont réalisé des bénéfices de 46,6 milliards $ en 2019, selon l’Association des banquiers canadiens.
Mais des économistes estiment que même si cette mesure fiscale vise un «objectif louable», elle ne conduira pas à une baisse des bénéfices des grandes banques, car ces institutions financières refileront les coûts supplémentaires à leurs clients et employés.