Labrie : «Je vais continuer de dire qu’il y a des femmes qui se sentent exploitées»

Thomas Laberge, La Presse Canadienne
Labrie : «Je vais continuer de dire qu’il y a des femmes qui se sentent exploitées»

QUÉBEC — La députée solidaire Christine Labrie compte bien continuer de parler de l’exploitation des travailleuses du secteur public au Salon bleu, même si la présidente de l’Assemblée nationale, Nathalie Roy, a ajouté les mots «exploiter les femmes» à la liste des propos non parlementaires. 

«La présidente peut prendre les décisions qu’elle veut, mais ça ne règle rien à la situation que nos écoles ne fonctionnent qu’exclusivement  parce qu’il y a des femmes qui travaillent de manière non rémunérée», a lancé Mme Labrie en mêlée de presse à l’Assemblée nationale, mardi. 

La députée solidaire ne pense pas être victime de censure. «Je vais continuer de dire qu’il y a des femmes qui se sentent exploitées quand elles travaillent dans les services publics», a-t-elle poursuivi. 

La semaine dernière Christine Labrie a provoqué de vives réactions au Salon bleu, en affirmant que les «trois quarts des personnes qui travaillent dans nos services publics, ce sont des femmes. Pourquoi la CAQ persiste à les exploiter?» Elle s’est ensuite coltaillée avec la présidente de l’Assemblée nationale qui lui a demandé à deux reprises de retirer ses propos. 

«Ce n’était pas un coup d’éclat, c’était une députée qui parle avec son cœur de la condition des femmes au Québec», a soutenu le chef parlementaire de Québec solidaire (QS), Gabriel Nadeau-Dubois, en point de presse mardi pour défendre sa collègue. 

«Je comprends que la CAQ n’ait pas aimé entendre ça. (…) Si la CAQ trouve le mot «exploitation» exagéré, c’est son problème. Ce n’est pas acceptable comme situation et ce que ma collègue Christine Labrie a fait, c’est de nommer ce vécu-là», a-t-il ajouté. 

Précisons que les mots jugés non parlementaires ne sont pas totalement interdits au Salon bleu. «La présidence a toute la latitude pour interpréter et qualifier les propos tenus par un.e député.e eu égard aux circonstances. Il n’y a pas de critères absolus. Le jugement de la présidence dépend de la nature des propos et du contexte dans lequel ils ont été prononcés», a indiqué la porte-parole de l’Assemblée, Béatrice Zacharie, par courriel vendredi. 

«Quant aux propos tenus par la députée de Sherbrooke […], c’est l’affirmation à l’effet que le gouvernement exploite les femmes dont la présidence a exigé le retrait», a-t-elle ajouté.

L’Assemblée nationale interdit notamment à un élu d’imputer des motifs indignes à un collègue, d’utiliser un langage violent, d’adresser des menaces ou de tenir des propos séditieux.

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