La santé publique recommande une dose de rappel à ceux qui n’ont jamais eu la COVID

Ugo Giguère, La Presse Canadienne
La santé publique recommande une dose de rappel à ceux qui n’ont jamais eu la COVID

MONTRÉAL — La santé publique modifie ses recommandations en matière de vaccination contre la COVID-19. Pour l’hiver et le printemps 2023, on invite seulement les personnes n’ayant jamais contracté le virus à se faire vacciner à nouveau.

Pour la première fois depuis le début de la nouvelle année, le directeur national de santé publique, le Dr Luc Boileau, a fait une mise à jour jeudi sur l’évolution de la pandémie de COVID-19 ainsi que des autres maladies respiratoires infectieuses au Québec.

Aux côtés de la pédiatre et microbiologiste-infectiologue au CHU Sainte-Justine, la Dre Caroline Quach-Thanh, le Dr Boileau a expliqué que l’immunité hybride, acquise par la vaccination et une infection passée, confère une meilleure protection contre les hospitalisations et les décès qu’une immunité acquise uniquement par la vaccination ou la maladie.

À elle seule, la vaccination offre bien une protection contre les formes graves de la maladie, mais cette simple immunité aurait tendance à s’estomper plus rapidement.

Ce sont les travaux menés par le Comité sur l’immunisation du Québec (CIQ), présidé par la Dre Quach-Thanh, qui ont permis de tirer ces conclusions. Elle a d’ailleurs précisé que même pour les personnes aînées doublement vaccinées ayant déjà contracté l’infection, il n’est pas nécessaire de continuer à courir les doses de rappel pour le moment.

«Ces personnes-là maintiennent une protection en autant qu’elles aient déjà été infectées. Donc, ajouter une dose de vaccination n’ajoute pas grand-chose à leur protection contre les (complications) sévères», a-t-elle assuré.

Selon les dires du Dr Boileau, environ les trois quarts des Québécois de moins de 60 ans auraient déjà eu la COVID-19 depuis le début de la pandémie à l’hiver 2020. Pour ce qui est des personnes de plus de 60 ans, environ la moitié de la population serait passée par une infection.

Les gens qui n’ont jamais eu la maladie et dont la dernière dose de rappel remonte à plus de six mois sont invités à se faire vacciner à nouveau. Cette invitation vaut aussi pour les personnes immunodéprimées, qui sont appelées à mettre à jour leur protection tous les six mois.

Cette stratégie vise à cibler encore une fois les personnes les plus à risque de devoir être hospitalisées ou même de mourir des complications d’une infection au SRAS CoV-2. Cependant, toute personne qui souhaite obtenir une dose de rappel après six mois, ayant eu ou non la COVID-19 dans le passé, pourra être reçue dans un centre de vaccination.

«Les centres de vaccination ne refuseront personne», a promis la Dre Quach-Thanh. On peut toutefois s’attendre à ce que la structure actuelle des centres de vaccination soit revue et adaptée avec la baisse appréhendée de la fréquentation.

Le CIQ va poursuivre ses travaux et devrait offrir de nouvelles recommandations en matière de vaccination en vue de l’automne prochain. Cette période de l’année demeure plus inquiétante en termes de propagation des virus et il n’est pas exclu qu’une vaccination saisonnière soit instaurée comme on le fait en prévention de la saison de la grippe.

Un bilan en baisse

Selon le bilan quotidien du ministère de la Santé, cinq décès supplémentaires liés à la COVID-19 ont été recensés, mais ils sont tous survenus il y a plus d’une semaine. Dans les hôpitaux, 1439 patients sont atteints du coronavirus, dont 452 qui sont hospitalisés précisément en raison de la maladie. Du lot, 25 personnes sont traitées dans une unité de soins intensifs.

De plus, le réseau de la santé est privé de 2230 travailleurs en raison de retraits préventifs, d’isolement ou en attente de résultats de dépistage.

Le Dr Luc Boileau a reconnu que la période des fêtes a été bénéfique grâce au changement de comportement d’une bonne partie de la population. Les cas de virus respiratoire syncytial et d’influenza sont en baisse, tout comme ceux de la COVID-19.

Une nouvelle hausse de cas de COVID-19 pourrait toutefois être observée en raison de la montée rapide des infections liées au sous-variant XBB.1.5, dont la présence est en forte croissance au Québec.

Les bons comportements sont toujours de mise pour se protéger contre les virus respiratoires et pour éviter de contaminer les autres. On demande notamment de rester chez soi si l’on est malade ou de porter le masque lorsque l’on présente des symptômes.

Le contenu en santé de La Presse Canadienne obtient du financement grâce à un partenariat avec l’Association médicale canadienne. La Presse Canadienne est l’unique responsable des choix éditoriaux.

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