La saison de pêche au homard a débuté samedi en Gaspésie

La Presse Canadienne
La saison de pêche au homard a débuté samedi en Gaspésie

MONTRÉAL — La saison de pêche au homard a débuté samedi en Gaspésie. Le Regroupement des pêcheurs professionnels du sud de la Gaspésie (RPPSG) s’attend à connaître une bonne saison, malgré les changements climatiques qui perturbent le secteur de la pêche. 

La saison s’échelonnera sur une période de 68 jours, soit jusqu’au 4 juillet prochain. En 2023, les pêcheurs de la Gaspésie avaient atteint un record avec plus de 4800 tonnes de homard pêché, et ils sont donc très optimistes pour cette saison. 

«On est sur une lancée d’années qui sont toujours de plus en plus grandes, même si elles sont difficiles à prévoir. On semble être vraiment dans une bonne période. On est encore très sereins, très optimistes pour la saison qui s’en vient en termes de capture», explique Jean Côté, biologiste et directeur scientifique du RPPSG, en entrevue. 

Les changements climatiques font partie des éléments qui expliquent cette lancée au Québec. Le réchauffement des eaux amène le homard à se diriger davantage vers le nord, notamment au Québec, laissant toutefois le sud de la zone de pêche plus dégarnie. 

«En ce moment, ce n’est pas bon dans le sud de l’aire de distribution où l’eau est devenue trop chaude. Dans les régions du Maine, du sud de la Nouvelle-Écosse, on a des baisses aussi. Donc ce n’est pas bon pour tout le monde», indique M. Côté. 

Toutefois, au Québec, «maintenant, on est dans un endroit qui est préféré par le homard parce qu’on a de bonnes températures. À court et moyen terme, on n’est pas inquiets du tout. À long terme, je pense que tout le monde doit toujours s’en inquiéter des changements (climatiques), on ne sait pas quand ça va devenir trop chaud ici», ajoute le biologiste.

Va-t-on battre à nouveau un record en Gaspésie cette année? Pour M. Côté, cela est difficile à prévoir. 

«Ça fait plusieurs années que je dis : ah, on arrive à un plateau. Mais on ne l’a pas atteint, le plateau. Je ne sais pas quand on va l’atteindre en réalité», dit-il.

Selon le RPPSG, 158 permis de pêche commerciale sont actifs. Il s’agit d’un nombre qui a rétréci avec les années, alors qu’il y a 15 ans, environ 220 permis étaient actifs, selon M. Côté. 

«En pratique, l’effort de pêche est moindre. Il y a moins de permis, moins de casiers exploités pour pêcher du homard. Mais on a fait ça pour protéger, et ça a justement eu l’effet que le homard revient en grand nombre et que le plus petit nombre de pêcheurs capture un bien plus grand nombre de homards», souligne le biologiste.

Une production en écloserie

Le Regroupement des pêcheurs précise que l’année 2024 marquera aussi la quinzième année de production de bébés homards en écloserie. M. Côté veillera à  ce que 250 000 petits homards soient retournés en mer dans le but de compenser 3 à 5 % des captures de homards.

«C’est l’un des plus vieux projets que le RPPSG mène, et que je réalise», raconte M. Côté, disant que le projet vise à assurer la préservation du homard. 

Mais qu’est-ce qu’une écloserie? «Il y a certains pêcheurs, avec un permis expérimental, qui vont m’apporter à l’écloserie des femelles homard qui portent des œufs qui vont éclore dans l’été qui s’en vient», indique M. Côté. Habituellement, les pêcheurs n’ont pas le droit de pêcher des femelles, devant plutôt les remettre en mer. 

«Dans l’écloserie, on va favoriser l’éclosion des œufs, et on va surtout favoriser la survie des larves qui sont issues de ces œufs-là.»

Il est aussi à noter que pour la 14e année, le homard pêché en Gaspésie sera identifié avec un médaillon qui permettra aux consommateurs d’en savoir plus sur la provenance du crustacé.

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