VICTORIA — Le gouvernement de la Colombie-Britannique et les géants des médias sociaux ont conclu ce qu’ils appellent une «collaboration historique» pour la sécurité des jeunes en ligne.
Une déclaration commune du premier ministre David Eby et des représentants de Meta, Google, TikTok, X et Snap Inc., la société mère de Snapchat, affirment qu’ils se sont rencontrés pour aider les jeunes à rester en sécurité en ligne, l’un des défis les plus importants auxquels sont confrontés les familles, le gouvernement et les entreprises.
Lors de sa première réunion plus tôt ce mois-ci, le groupe a discuté d’une coopération à grande échelle, car les prédateurs en ligne comme ceux qui ont ciblé des enfants en Colombie-Britannique ne se limitent pas à une seule plateforme.
Les entreprises se sont engagées à fournir des services à la province qui permettront de signaler rapidement les images intimes non consensuelles mises en ligne, soit avant même une ordonnance de protection.
Le communiqué indique que ces mesures faciliteront la tâche des résidants de la Colombie-Britannique pour que les images soient retirées rapidement, et que cet accord démontre l’engagement des plateformes à protéger la vie privée en ligne et à «promouvoir un comportement numérique responsable».
La réunion s’est déroulée après la décision de la Colombie-Britannique, le mois dernier, de suspendre sa législation sur les préjudices en ligne puisque la province avait conclu un accord avec les entreprises pour discuter de solutions visant à protéger la sécurité et la vie privée des personnes en ligne.
«Reconnaissant l’objectif commun de permettre aux adolescents de vivre des expériences en ligne sécuritaires et adaptées à leur âge, les participants à la table d’action ont convenu que les réunions futures continueraient de mettre l’accent sur de nouvelles actions visant à promouvoir la sécurité des jeunes en ligne», indique le communiqué.
La discussion a également porté sur la manière dont les entreprises peuvent contribuer à amplifier les informations officielles destinées aux personnes confrontées à des situations d’urgence telles que des feux de forêt.
«Meta a accepté d’établir une ligne de communication directe qui garantira que les mesures d’intervention soient étroitement coordonnées dans le cadre des efforts du gouvernement en matière de sécurité contre les incendies de forêt, y compris la diffusion d’informations fiables disponibles auprès de sources officielles, telles que les agences gouvernementales et les services d’urgence», souligne le communiqué.
Ce changement intervient après que Meta a coupé l’année dernière la diffusion de nouvelles sur ses plateformes Facebook et Instagram à la suite de la création par le gouvernement fédéral de la Loi sur les nouvelles en ligne, afin que les sociétés de médias sociaux paient les médias canadiens pour les actualités diffusées et partagées sur leur plateforme.
Le premier ministre Justin Trudeau a critiqué Meta la semaine dernière, affirmant que l’entreprise gagnait des milliards de dollars sur le dos des gens, mais qu’elle n’assumait aucune responsabilité quant au bien-être des communautés dont elles profitent en coupant les flux d’informations.
Rien n’indique cependant dans la dernière déclaration que Meta a changé sa position.
«Les participants à la table s’engagent à poursuivre leur collaboration afin d’aboutir à d’autres actions concrètes qui seront annoncées en septembre», conclut le communiqué.
M. Eby a déclaré en mars que l’une des principales raisons de suspendre la législation sur les préjudices en ligne était la mort de Carson Cleland, un garçon de 12 ans de Prince George, en Colombie-Britannique, qui s’est suicidé en octobre dernier après avoir été victime de sextorsion en ligne.
Le père du garçon, Ryan Cleland, a dit le mois dernier qu’il avait confiance en M. Eby et en la décision de suspendre la législation.