Il faut un débat public sur l’universalité du soutien à domicile, selon le PLQ

Patrice Bergeron, La Presse Canadienne
Il faut un débat public sur l’universalité du soutien à domicile, selon le PLQ

QUÉBEC — Il faut un débat public sur l’universalité du soutien à domicile, a réclamé l’opposition officielle mardi. 

Le Parti libéral (PLQ) a ainsi interpellé la ministre responsable des Aînés, Sonia Bélanger, à la veille du Rendez-vous national sur le maintien à domicile.

Cette rencontre d’une journée à Québec mercredi réunira notamment des chercheurs, des professionnels de la santé et des groupes de défense des aînés, en vue d’en arriver à une liste concise de revendications.

En 2023, le système ne répondait qu’à 10,7 % des besoins en soutien à domicile, a énoncé la Commissaire à la santé et au bien-être, Joanne Castonguay, dans un rapport en début d’année: il fournissait 25,4 millions d’heures de services, alors que 234 millions d’heures étaient requises.

En entrevue avec La Presse Canadienne, la députée libérale Linda Caron a soutenu qu’il y a maintenant des questions «délicates» à se poser.

Les soins de santé à domicile sont reconnus parce que le système de santé est public, mais pour le soutien à domicile, par exemple les tâches ménagères, l’enjeu est différent.

«On n’a jamais eu de débat public sur le soutien à domicile, là je ne parle pas des soins, mais de l’aide à domicile, l’aide aux tâches domestiques», a-t-elle fait remarquer.

«Il n’y a jamais eu de discussions publiques» sur ce soutien, alors que les CISSS et les CIUSSS mettent en oeuvre de façon disparate les services de soutien à domicile.

La députée dit avoir demandé à la ministre responsable, Sonia Bélanger, si elle s’engageait à ouvrir la discussion, mais elle n’a pas obtenu de réponse. 

«Il faut retourner toutes les pierres pour qu’on ait un débat ouvert et pour qu’on sache où on s’en va par la suite», a affirmé Mme Caron.

Elle réclame une «vision claire» de la ministre et un plan du gouvernement. 

La députée plaide qu’il faut entre autres investir d’abord et avant tout dans le maintien de l’autonomie, pour ainsi retarder le recours au soutien à domicile et alléger le fardeau financier.   

Mme Bélanger ainsi que la commissaire Joanne Castonguay prononceront une allocution au Rendez-vous national mercredi.  

Les services de soutien à domicile vont des soins infirmiers aux services d’aide domestique, gardiennage, dépannage, nutrition, tâches familiales, etc.

«Situation inquiétante»

Dans son rapport publié au début de l’année, la Commissaire à la santé et au bien-être avait affirmé que «la situation actuelle est inquiétante» et que cela «met en péril la viabilité des services pour l’avenir». 

La ministre avait remis en question la méthodologie de la commissaire.

«L’écosystème de soutien à domicile québécois a été développé à une autre époque. Aujourd’hui, il ne répond plus aux besoins de la population et il est inadapté aux besoins futurs», pouvait-on lire. 

«L’accessibilité est la dimension la plus problématique des services de soutien à domicile», notait la commissaire.

Ainsi, le nombre de personnes en attente d’un premier service est passé de 13 250 au 31 mars 2019 à 17 226 au 31 mars 2022, soit une augmentation de 20 %.

Le système coûte 7,6 milliards $ par an actuellement, mais en 2040, il coûtera 16,5 milliards $, soit 8,9 milliards $ de plus par an. 

Cependant, il en coûte beaucoup moins cher d’accorder des services de soutien à domicile que de prendre en charge l’hébergement pour des raisons de perte d’autonomie. 

Dans le rapport, on peut lire que pour l’année 2023, «le coût annuel moyen de fonctionnement pour une personne recevant des services de soutien à domicile (domicile proprement dit ou résidence pour aînés) est estimé à 13 900 $. Ce coût varie de 67 400 $ à 96 800 $ pour une personne en hébergement, selon le type d’hébergement (ressources intermédiaires-ressources de type familial et CHSLD)».

Partager cet article
S'inscrire
Me notifier des
guest
0 Commentaires
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires