Encore beaucoup de confusion sur ce qui peut aller au bac à récupération

Stéphane Blais, La Presse Canadienne
Encore beaucoup de confusion sur ce qui peut aller au bac à récupération

MONTRÉAL — Il reste beaucoup de travail à faire pour que les citoyens évitent de mettre des matières qui ne sont pas recyclables dans le bac à récupération, selon un nouveau sondage. Mais les entreprises qui mettent en marché des contenants et des emballages ont aussi un rôle important à jouer. 

La quasi-totalité (98 %) des Québécois participe à la collecte sélective à la maison, selon un sondage Léger commandé par Éco Entreprises Québec (ÉEQ), l’organisme récemment désigné pour gérer la collecte sélective sur l’ensemble du territoire québécois. 

Même si 86 % des répondants croient faire les choses correctement lors du tri des matières recyclables, ils sont encore nombreux à déposer dans le bac à recyclage des objets que leur centre de tri ne recycle pas.

Par exemple, un citoyen sur deux (47 %) pense à tort que les jouets en plastique peuvent aller dans le bac de récupération et ils sont 39 % dans le cas des chaises en plastique.

«Une des questions comprenait 15 matières à mettre ou non dans le bac de récupération» et «25 % des réponses n’étaient pas bonnes», alors «ça veut dire qu’il y a encore beaucoup de travail à faire pour amener les citoyens à mettre les bonnes matières dans leur bac de récupération», a indiqué Maryse Vermette, PDG d’Éco Entreprises Québec.

Des pots de peinture, des couches, des batteries au lithium et des boyaux d’arrosage, par exemple, se retrouvent encore au recyclage, trois décennies après l’implantation de la collecte sélective.

La publication du sondage coïncide avec le lancement, par Éco Entreprises Québec, de la campagne Bac Impact, qui sera diffusée sur diverses plateformes, afin de sensibiliser et informer la population sur l’importance de bien trier les matières recyclables. 

Des emballages qu’on ne peut pas recycler

La confusion sur ce qui peut être mis ou non dans le bac de recyclage est également alimentée par la multiplication des types de matières utilisées dans les objets de consommation, par les différents contenants et par la multiplication des emballages.

Par exemple, comment se débarrasser d’une boîte de croustilles Pringles, composée de plastique, de métal et de carton?

«Présentement, cette boîte est acceptée par certains centres de tri et elle est refusée par d’autres, alors ça dépend de la liste des matières acceptées selon la municipalité. C’est pour ça que le citoyen est confus, parce que d’une ville à l’autre, les messages ne sont pas les mêmes», a répondu Maryse Vermette.

D’où la nécessité, a-t-elle noté, «d’aller vers une standardisation des emballages».

Réforme de la collecte

En 2022, Recyc-Québec a confié à Éco Entreprises Québec la responsabilité de moderniser la collecte sélective, ce qui devrait permettre d’uniformiser, à la grandeur de la province, les matières acceptées dans les bacs de récupération.

La réforme de la collecte entre progressivement en vigueur et devrait être pleinement opérationnelle en 2025.

«C’est une petite révolution qui est en train de se passer», a souligné Maryse Vermette, dont l’organisation «travaille avec les centres de tri pour développer des nouvelles technologies pour bien trier la matière» et s’assurer que tous les contenants, emballages et imprimés puissent aller au bac à recyclage, et ce, partout dans la province.

«Et tout ça va avoir un impact sur les coûts du système», a-t-elle ajouté.

Mais plutôt que d’investir dans de nouvelles technologies pour permettre aux centres de tri de recycler différents types d’emballage, ne serait-il pas plus judicieux de mettre l’emphase sur la réduction à la source?

À cette question, la PDG d’Éco Entreprises Québec a répondu que son organisation travaille étroitement avec «les gouvernements, autant à l’échelle provinciale que fédérale, pour la réduction à la source».

Du même souffle, elle a ajouté «qu’on aura toujours besoin d’emballages, mais il faut effectivement utiliser des emballages écoresponsables et recyclables».

Le dernier bilan sur la gestion des matières résiduelles de Recyc-Québec montre que la quantité de matière que les Québécois déposent dans le bac à recyclage augmente. 

Les centres de tri ont reçu 1 058 000 tonnes de matières en 2021, ce qui représente une hausse de 7 % comparativement à 2018. 

Moins de 50 % de la collecte sélective est valorisé, selon ce bilan.

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