Des cérémonies ont lieu partout au Canada à l’occasion du jour du Souvenir

Coralie Laplante, La Presse Canadienne
Des cérémonies ont lieu partout au Canada à l’occasion du jour du Souvenir

MONTRÉAL — Des citoyens de partout au Canada se sont rassemblés pour des cérémonies du jour du Souvenir, samedi, alors que la paix semble lointaine, à un moment où des guerres font rage en Ukraine et dans la bande de Gaza. 

Plusieurs dizaines de personnes se sont notamment rassemblées samedi à la Place du Canada, au centre-ville Montréal, à l’occasion du jour du Souvenir. 

Des coups de canon ont été tirés, et des prières ont été récitées en la mémoire des Canadiens qui ont perdu la vie au combat. 

Des dignitaires et des membres des Forces armées canadiennes ont déposé des couronnes de fleurs arborant des coquelicots rouges au pied du monument aux braves, au son de la cornemuse et de la trompette, qui jouaient des airs solennels. 

Plusieurs dignitaires et politiciens étaient présents, incluant le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Marc Miller, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, et le premier ministre du Québec, François Legault. 

«Il faut toujours se rappeler, ça doit être un dernier dernier recours, la guerre. Mais malheureusement, il y a des occasions où on ne peut pas l’éviter. On pensait un moment donné qu’il n’y en aurait plus de guerre, mais quand on regarde ce qui se passe en Ukraine, ce qui se passe à certains endroits dans le monde, on a besoin de nos soldats, et on doit leur dire merci à tous ceux qui s’engagent dans l’armée», a affirmé M. Legault devant les médias, à la suite de la cérémonie. 

Le premier ministre a souligné l’importance de se souvenir de ceux qui ont donné leur vie en service à leur pays, soulignant que des milliers de Québécois sont morts lors de la Première et de la Deuxième Guerre mondiale. 

«Aujourd’hui, celle qui représentait les mères, j’ai eu l’occasion de discuter avec elle, elle a perdu son fils de 28 ans. Ça, c’est tout un sacrifice pour préserver notre liberté. Donc on doit leur rendre hommage, et leur dire merci», a-t-il ajouté. 

Paul Hébert, qui a servi au sein des Forces armées canadiennes pendant 33 ans, était présent à la cérémonie. Il compte y assister chaque année, tant que cela sera possible pour lui.

«C’est un événement annuel qui doit se dérouler jusqu’à la fin des temps. Nous nous souvenons de ceux qui ont offert le sacrifice ultime, de ceux qui ont servi notre pays de 1867 à aujourd’hui. C’est pour ça que je suis ici et je serai là jusqu’à la fin de mes jours», a-t-il dit.

À Ottawa

Dans la capitale fédérale, plusieurs milliers de personnes ont rendu hommage aux anciens combattants au Monument commémoratif de guerre du Canada, près du Parlement.

Plusieurs dignitaires étaient aussi présents: la gouverneure générale Mary Simon, le premier ministre Justin Trudeau, la ministre des Anciens Combattants Ginette Petitpas Taylor et le chef d’état-major de la Défense, le général Wayne Eyre.

Aubrey St. Peter, un ancien combattant âgé de 90 ans, a bravé le froid de novembre avec sa petite-fille. Pour lui, les Canadiens doivent se rappeler que le nombre des pertes de vie continue d’augmenter.

«C’est énorme! Le nombre de gens qui meurent, pas seulement à la guerre, mais une fois qu’ils ont pris leur retraite, comme moi», a-t-il lancé.

Dans une déclaration publiée à l’occasion du jour du Souvenir, Justin Trudeau a encouragé les Canadiens à porter un coquelicot et à prendre deux minutes de silence pour honorer les membres des Forces armées canadiennes qui ont combattu, ainsi que ceux qui ont pris part à des missions de maintien de la paix, incluant la formation de soldats ukrainiens.

«Le jour du Souvenir nous donne l’occasion de rendre hommage aux membres des Forces armées canadiennes qui ont courageusement répondu à l’appel du devoir. Au moment où nous en avions le plus besoin, ils ont laissé derrière eux leur famille et leur foyer. Beaucoup d’entre eux sont revenus au pays en portant de lourds traumatismes, et beaucoup d’autres ne sont jamais revenus. Nous ne pourrons jamais rembourser leurs sacrifices», a-t-il déclaré.

Le premier ministre a serré la main d’anciens combattants et de dignitaires au terme de la cérémonie.

Coup d’envoi

Des processions et des dépôts de couronnes de fleurs dans le Canada atlantique ont donné le coup d’envoi aux événements du pays. D’anciens combattants, des fonctionnaires et des politiciens se sont rassemblés dans des villes comme Saint-Jean et Fredericton, au Nouveau-Brunswick, pour honorer ceux qui ont combattu.

Le révérend Bob Jones, 92 ans, a été aumônier de l’armée canadienne pendant 20 ans et il était au cénotaphe de Fredericton pour écouter les noms de chaque soldat tombé au combat, alors qu’ils étaient lus par des responsables, et pour se souvenir de ce qu’ils ont enduré.

La Deuxième Guerre mondiale s’est terminée lorsque M. Jones avait 14 ans, mais il a affirmé que sa carrière militaire l’avait conduit en Israël pendant six mois.

«Quand j’étais là-bas, c’était relativement paisible, même si on ne savait jamais ce qui allait se passer», a raconté M. Jones, ajoutant qu’il regrettait de ne pas avoir visité le cimetière de guerre du Commonwealth à Gaza pendant son séjour.

«Si j’avais su ce que nous savons maintenant, j’aurais peut-être dû faire un effort particulier pour y arriver.»

Des cérémonies se sont aussi déroulées dans d’autres grandes villes canadiennes comme Toronto et Québec.

Avec des informations de Sarah Smellie, Sarah Ritchie, Hina Alam et Thomas MacDonald.

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