Christine Labrie devient co-porte-parole féminine intérimaire de QS

Patrice Bergeron, La Presse Canadienne
Christine Labrie devient co-porte-parole féminine intérimaire de QS

QUÉBEC — À la suite du départ fracassant d’Émilise Lessard-Therrien lundi, la députée de Sherbrooke, Christine Labrie, est devenue jeudi la co-porte-parole féminine intérimaire de Québec solidaire (QS), jusqu’à ce qu’une successeure soit élue avant la fin de l’année. 

«Les gens me connaissent et me font confiance», a répondu Mme Labrie, en point de presse à l’Assemblée nationale, pour justifier sa nomination, alors que le parti de gauche traverse une de ses pires tempêtes. 

Mme Lessard-Therrien a jeté l’éponge lundi en dénonçant l’emprise de l’entourage du co-porte-parole masculin Gabriel Nadeau-Dubois sur la direction du parti. Or mercredi, il a contre-attaqué en formulant une sorte d’ultimatum aux membres: il faut alléger le programme et réformer les statuts pour que QS «devienne un parti de gouvernement».

Fidèle à GND

Mme Labrie a pris la défense de M. Nadeau-Dubois dès mardi et comme tous les membres du caucus des élus de QS, elle appuie sa démarche de réforme. 

«On est dans une période de bouleversements cruciale pour la suite des choses à Québec solidaire, (…) il y a des questions très sérieuses qui se posent sur les circonstances du départ d’Émilise, il faut faire les changements nécessaires, ce sera mon rôle», a affirmé la députée de Sherbrooke. 

«Mon mandat en ce moment, c’est notamment de m’assurer que personne ne se sente pris au sein d’un climat qui serait toxique au sein du parti.»

Elle a dit avoir reçu un document de Mme Lessard-Therrien qui résume ce qu’elle a vécu. 

«Son témoignage est important. Par ailleurs, elle n’est pas la seule personne à avoir de choses à dire», a dit la députée.

Choisie par un comité

C’est le «Comité de coordination national» qui a choisi Mme Labrie à l’unanimité et elle n’était pas en mesure de dire s’il y avait plusieurs candidates. 

La désignation d’une parlementaire au poste de co-porte-parole féminine règle un problème financier pour le parti à court d’argent, puisqu’il n’aura pas à payer un salaire à sa députée déjà rémunérée par l’Assemblée nationale. Le parti devait payer Mme Lessard-Therrien – qui n’était plus députée – ainsi que ses déplacements. 

En vertu des règles, la députée de Sherbrooke, en assumant l’intérim, ne peut prendre part la prochaine course pour élire une porte-parole. 

Elle avait pourtant tenté sa chance après la démission de Manon Massé l’an dernier. Mais elle a fini troisième au premier tour et avait donc été éliminée, en novembre dernier, contre Mme Lessard-Therrien et Ruba Ghazal.

Mme Labrie fera équipe avec Gabriel Nadeau-Dubois dans la direction bicéphale femme-homme du parti, jusqu’à ce qu’une porte-parole féminine soit élue officiellement, avant le congrès de novembre prochain.

Mercredi, M. Nadeau-Dubois a affirmé que la formule des deux co-porte-parole doit être «modernisée» en précisant les rôles, la répartition du pouvoir, qui est responsable de quoi, parce qu’il y a «des flous qui créent de la confusion et même de la frustration».

Dans son message de démission, Mme Lessard-Therrien a dit qu’elle voulait «essayer d’insuffler un nouveau souffle au parti, ou enfin, un souffle qu’il possédait avant», mais que sa vision s’est «heurtée à un blocage organisationnel».

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