Christian Dubé demande l’aide de la population pour soulager les urgences du Québec

Ugo Giguère, La Presse Canadienne
Christian Dubé demande l’aide de la population pour soulager les urgences du Québec

MONTRÉAL — Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a une fois de plus demandé l’aide de la population pour soulager les urgences du Québec à l’approche de la période des Fêtes. 

«Je le sais que l’hiver va être difficile», a reconnu le ministre avant de remercier le personnel de la santé pour tout le travail accompli malgré le contexte de conflit de travail et de grève du secteur public. 

Christian Dubé a réitéré son appel à éviter les urgences. «Il y a une grande proportion de personnes qui consultent à l’urgence, qui n’ont pas de problème urgent. Je ne dis pas qu’ils ne sont pas inquiets, mais ils n’ont pas de problème urgent», a-t-il mentionné.

Il invite ces gens à ne pas se présenter aux urgences et à utiliser les autres options disponibles. On parle des cliniques de médecine familiale ou d’infirmières praticiennes spécialisées, mais aussi des pharmaciens qui peuvent fournir des conseils professionnels.

Bien que les délais d’attente soient plus longs que souhaité, la ligne 8-1-1 permet de parler à une infirmière et même d’obtenir un rendez-vous dans une clinique d’hiver.

Le ministre s’en remet au bon jugement de la population en invitant les gens souffrant de symptômes d’infection respiratoire à se soigner à la maison. Un guide d’autosoins est offert sur le portail santé du gouvernement du Québec. On suggère notamment le repos et l’hydratation. 

«J’ai vu quelqu’un de 25 ans qui fait de la fièvre, qui tousse, qui a mal à la gorge et qui se présente aux urgences», a déploré le président de l’Association des spécialistes en médecine d’urgence du Québec, le Dr Gilbert Boucher.

«Je vous demande, s’il vous plaît, un peu d’autosoins, un peu d’acétaminophène, beaucoup de liquide et du repos», a-t-il recommandé. «Il y a trop de Québécois qui se présentent dans nos urgences sans même avoir fait la base», a-t-il renchéri plus tard en réponse à une question. Dans le cas d’un virus respiratoire, il n’y a aucune intervention qui puisse être faite à moins que l’état de la personne s’aggrave au point où elle ne parvient plus à respirer ou à s’hydrater. 

Dans le but d’apporter des mesures concrètes permettant de libérer les urgences, le ministre Dubé a ressuscité sa cellule de crise sous la forme d’«un petit groupe» d’experts appelés à dresser une liste de bonnes pratiques à déployer dans l’ensemble du réseau.

Le Dr Boucher, qui pratique comme urgentologue à l’Institut de cardiologie de Montréal, s’est réjoui du retour de ce comité. Il a précisé que des échanges hebdomadaires auront lieu au cours des dix prochaines semaines afin de pouvoir agir rapidement au besoin. 

Le taux d’occupation sur civière dépassait les 125 % dans plusieurs hôpitaux de la province, mardi matin, selon Index Santé.

La situation semblait plus critique dans certaines régions, telles que Lanaudière et les Laurentides où des établissements affichaient un taux d’occupation de plus de 200 %.

Plus de lits extra-hospitaliers

Parmi les autres facteurs qui contribuent à l’engorgement des hôpitaux, il y a surtout le fait qu’un taux important de patients hospitalisés sur les unités de soins ne devraient plus s’y trouver. Le hic, c’est que ces personnes ont besoin de certains soins, mais n’ont nulle part où aller.

Le ministre Dubé a promis l’ajout de 500 places d’hébergement supplémentaires, principalement dans des ressources pour personnes âgées.

Le Regroupement des chefs d’urgence du Québec a interpellé la fin de semaine dernière le ministre sur la situation qui «s’est détériorée de manière fulgurante» et qui est devenue «hors de contrôle» dans les urgences des hôpitaux de la province. 

Dans une lettre destinée à l’élu caquiste, le regroupement a décrié l’«inertie» du gouvernement alors que «la crise ne fait qu’empirer». 

COVID-19 et influenza en hausse

Présent pour la conférence de presse, le directeur national de santé publique, le Dr Luc Boileau, a fait savoir que la circulation des virus de la COVID-19 et de l’influenza est en forte hausse au Québec.

Il en a profité pour inviter les gens à se faire vacciner rapidement pour freiner la propagation et éviter les complications. Les personnes âgées ou ayant une condition de santé les mettant à risque devraient se prévaloir de la vaccination.

«On ne peut pas savoir quand ça va baisser, mais on est certain que ça va monter», a prévenu le Dr Boileau au sujet des cas de grippe.

Le Dr Gilbert Boucher a avancé que l’influenza touche actuellement une part de la population moins à risque, mais que les rassemblements des Fêtes pourraient changer la donne. Se faire vacciner rapidement, avant Noël, pourrait permettre aux aînés d’éviter des hospitalisations en janvier.

Le contenu en santé de La Presse Canadienne obtient du financement grâce à un partenariat avec l’Association médicale canadienne. La Presse Canadienne est l’unique responsable des choix éditoriaux.

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