Plus de 8500 migrants sont morts l’an dernier, un sommet, dit l’ONU

Jamey Keaten, The Associated Press
Plus de 8500 migrants sont morts l’an dernier, un sommet, dit l’ONU

GENÈVE, Suisse — Quelque 8560 migrants sont morts sur les routes terrestres et maritimes dans le monde entier l’an dernier, a annoncé mercredi l’agence des Nations Unies pour les migrations, un record depuis qu’elle a commencé à compter les décès il y a dix ans.

Le bilan exact est de 8565 pertes de vie.

L’Organisation internationale pour les migrations a indiqué que la plus forte augmentation du nombre de décès l’année dernière a été enregistrée lors de la traversée périlleuse de la mer Méditerranée, avec 3129 décès contre 2411 en 2022. Toutefois, ce chiffre est bien inférieur au record de 5136 décès enregistrés sur la Méditerranée en 2016, alors qu’un grand nombre de Syriens, d’Afghans et d’autres personnes fuyaient les conflits pour se rendre en Europe.

L’OIM a indiqué que le nombre total de décès parmi les migrants en 2023 était supérieur de près de 20 % à celui de l’année précédente.

La plupart des décès de l’année dernière, soit environ 3700, ont été causés par la noyade.

Le décompte inclut également les migrants qui ont disparu ― souvent en essayant de traverser par la mer ― et sont présumés morts même si leurs corps n’ont pas été retrouvés.

L’agence des migrations, basée à Genève, a averti que ces chiffres sous-estimaient probablement le nombre réel de victimes et que des facteurs tels que l’amélioration des méthodes de collecte de données jouaient un rôle dans ses calculs.

«Chaque décès est une terrible tragédie humaine qui se répercute sur les familles et les communautés pendant des années», a déclaré le directeur général adjoint de l’OIM, Ugochi Daniels, dans un communiqué.

Globalement, c’est en Asie que le nombre de décès a le plus augmenté ces dernières années : 2138 migrants sont morts l’an dernier, soit 68 de plus qu’en 2022. Cela est principalement dû à l’augmentation des décès parmi les Afghans fuyant vers des pays comme l’Iran voisin et parmi les réfugiés Rohingyas sur les routes maritimes, a expliqué le porte-parole de l’OIM, Jorge Galindo, dans un courriel.

L’OIM a indiqué qu’un nombre record de décès a également eu lieu en Afrique l’année dernière ― 1866 ― principalement dans le désert du Sahara et le long de la route maritime vers les îles Canaries.

L’agence a cité des difficultés dans la collecte de données dans des zones reculées, telles que la dangereuse trouée de Darien au Panama, où de nombreux migrants passent depuis l’Amérique du Sud pour se rendre vers le nord.

Le projet «Migrants disparus» de l’OIM, qui comptabilise les chiffres, a été mis en place en 2014 après une recrudescence des décès en Méditerranée et un afflux de migrants sur l’île italienne de Lampedusa, au large de la Tunisie.

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