Zoothérapie : de fidèles compagnons

Par Christiane Dumont

Avec l’assistance d’animaux spécialement dressés, la Johannaise Julie Gaudreau prodigue des soins de zoothérapie à des personnes âgées. Dans six centres du CSSS Haut-Richelieu–Rouville, de 85 à 90 patients qui, pour la plupart, ne répondent pas aux autres activités de stimulation ont recours à ses soins.

Aujourd’hui, Bello, un Cavalier King-Charles, se pointe au Centre d’hébergement Gertrude-Lafrance. Hop! On commence par Mme Nicholson, qui l’accueille gentiment. La zoothérapeute dépose le chien sur la vieille dame affaiblie. Bello recouvre son ventre de sa chaleur, juste là où elle a mal. En un rien de temps, l’atmosphère est empreinte d’intimité. Bientôt la patiente laisse échapper un long soupir,  des larmes perlent à ses yeux. Et une immense tendresse se lit sur son visage détendu.

La thérapeute affirme que l’animal est un outil très puissant, qui lui permet d’écouter ce qui se passe à l’intérieur de la personne, en particulier au moment où les gens prennent l’animal sur eux. Lorsqu’ils le saluent, ils révèlent leur état d’esprit.

Tu es venu m’encourager

Dans une autre chambre, justement, un bel homme, début soixantaine, accueille Bello avec tendresse: «Beau petit bébé, tu es venu m’encourager». Cet ancien entrepreneur a mené grosse vie, entouré d’amis qu’il recevait chez lui, une maison où il faisait bon vivre. À son arrivée au Centre, il ne parlait plus, ne mangeait pas, pleurait et pleurait sans cesse. Aujourd’hui, il tente de faire bonne figure, plaisante, salue la féminité de la thérapeute au passage. En quelques séances, elle et le petit Bello ont fait du bon boulot.

Mais pendant qu’il caresse d’une main distraite le petit chien, l’homme qui ne parlait plus raconte maintenant son appréhension à la pensée de ne plus jamais quitter sa chambre. Il exprime sa crainte de perdre aussi celle qu’il aime. Modeste, Julie Gaudreau lui avoue qu’elle ne peut résoudre toutes ses difficultés. Mais sa relation avec le patient repose sur la confiance et lui a permis de l’aider à écrire une lettre à cette femme. 

Faire le deuil d’une ancienne vie

«Personne n’est content d’arriver en centre d’accueil», expose la zoothérapeute. Quand une personne doit quitter son logement, c’est qu’elle a perdu son autonomie. Elle emporte avec elle quelques objets choisis et doit se séparer de son animal de compagnie. La rencontre hebdomadaire avec des animaux apaise ce deuil, permet au patient de revivre des souvenirs heureux et aussi de récupérer certaines habiletés.

Mme Gaudreau relate avoir demandé à un ancien dentiste affligé de la maladie d’Alzheimer de brosser les dents du petit animal. Pendant quelques instants, il a retrouvé le souvenir et la fierté de son métier, tout en s’amusant de la situation qui lui semblait insolite.

De petits miracles

Danielle Poulin, directrice générale de la Fondation Santé, l’organisme qui finance le programme depuis quatre ans, se dit fascinée par ce traitement qui permet de «petits miracles».

Pour lire la suite de cet article consultez le journal Le Richelieu ou son édition virtuelle. Vous y trouverez aussi l’article La vaillance n’attend pas le nombre de kilos.

 

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