Après les tiques, ils sont eux aussi de retour. J’en ai aperçu hier en jardinant. Je parle ici des moustiques. Oui, ils sont tannants parce qu’ils nous piquent, mais aussi parce qu’ils peuvent transmettre le ver du cœur à nos amis les chiens.
Je sais, je sais, le taux d’infection ne semble peut-être pas très élevé au Québec, mais il reste bien difficile à réellement établir puisque les chiens testés reçoivent la plupart du temps un traitement préventif. Et les chiens positifs, ceux qui ont la maladie du ver du cœur, sont souvent ceux qui ne visitent pas le vétérinaire.
La maladie qui a connu son plus haut degré de contamination au début des années 80 s’est maintenant stabilisée à une cinquantaine de cas diagnostiqués au Québec par année. Il ne faut pas se fier à ces statistiques pour choisir ou non de placer son animal sous un traitement préventif.
Bien réel
Le risque est bien réel. En effet, il suffit d’un seul animal porteur de la maladie dans votre voisinage pour contaminer les maringouins du coin. Le chien contagieux aura dans son sang des larves du ver du cœur qu’on nommera microfilaires. Ces dernières seront aspirées en même temps que le sang, repas du moustique.
Elles séjourneront dans celui-ci pour deux à quatre semaines, période variant selon la température ambiante.
Au moment de piquer un nouvel animal, le maringouin déposera un peu de salive qui pénètrera au travers la blessure infligée est les microfilaires pourront passer de l’insecte au nouvel animal contaminé. Il faudra environ 190 jours pour que ces larves deviennent à leur tour des vers adultes. Les parasites matures pourront mesurer jusqu’à 30 cm de long. C’est loin d’être juste microscopique! Dans les pires infections, on a recensé jusqu’à 250 vers adultes. Ces derniers ont une espérance de vie de cinq à sept ans en moyenne, amplement de temps pour faire bien du dommage à notre compagnon.
Symptômes
Les symptômes seront généralement ceux associés à des troubles cardiaques. Une toux, des problèmes respiratoires, de la fatigue et une perte de poids sont principalement observés. La maladie est traitable, mais cela n’est pas simple, n’est pas sans risque pour notre animal et est dispendieux. Pour ces raisons, la prévention est recommandée.
D’autant plus que maintenant, certains des médicaments prévenant la maladie du ver du cœur permettent de vermifuger notre animal, de combiner une prévention contre les puces et les parasites cutanés. Ce n’est pas peu dire!
Il est souhaité au Québec de placer notre chien sous un traitement préventif de juin à novembre, les mois les plus dangereux de l’été étant juillet, août et septembre. Les chiens voyageant aux États-Unis, surtout dans les parties plus au sud, doivent recevoir un traitement durant leur séjour là-bas puisque le risque de contamination est très élevé dans ces régions.
Prévention
Il faut savoir que chaque dose administrée traite l’animal pour les larves qu’il pourrait avoir contractées dans le mois précédent. Ainsi, la première dose, celle de juin, tuera les larves que les maringouins du mois de mai pourraient avoir transmises à notre chien.
Les animaux de campagne sont malheureusement plus à risque de contracter la maladie à cause de la proximité avec les canidés sauvages comme le coyote et le renard qui représentent un bassin perpétuel de contamination.
Un test de dépistage de la maladie est recommandé régulièrement afin de s’assurer que notre animal n’est pas porteur du ver du coeur malgré son traitement préventif. En effet, une dose aurait pu être administrée en retard ou être moins bien absorbée pour une quelconque raison.
Mieux vaut être attentif! D’autant plus que certains tests sanguins permettent maintenant de vérifier si notre animal a été exposé aux maladies transmises par les tiques du même coup.
Vous pouvez rejoindre mon équipe de la Clinique vétérinaire Mont-Saint-Grégoire et moi-même par téléphone au 450 347-7070. Visitez-nous sur Facebook!