Vaison-la-Romaine, ville d’histoire et de beauté

Par Raymond Marier
Vaison-la-Romaine, ville d’histoire et de beauté
Pont romain à arche unique traversant l’Ouvèze à Vaison-la-Romaine.

Au pied du mont Ventoux dans le Vaucluse, Bédoin surprend le visiteur. Cette municipalité de 3000 habitants voit sa population se multiplier par cinq en été. Les cyclistes et les randonneurs la prennent d’assaut.

Cette ville, plutôt un gros village, s’enorgueillit d’une vingtaine de restaurants, de trois hôtels, de quatre terrains de camping, d’un VVF, d’un camp de naturistes, de nombreuses chambres d’hôtes et locations saisonnières. Tout ça, en grande partie à cause de la notoriété du mont Ventoux classé parmi les 20 cols les plus difficiles de France. Il paraît que plus de 500 000 personnes y étaient parquées lors du Tour de France en 2009.

Pour nous, aujourd’hui, il n’est pas question de faire le Ventoux en vélo. Nous roulerons de Faucon à Puyrémas (route D46), en passant par Vaison-la-Romaine (D141 puis D938), Entrechaux et retour à Faucon (D13, D5 et D4), une boucle de 31 km avec 410 mètres de dénivelé. Ce n’est pas très long pour une sortie d’un jour, mais on trouve toujours le moyen de rouler une cinquantaine de kilomètres en visitant les villages et en viraillant autour.

Nous logeons au VVF Les Florans, c’est-à-dire dans un ensemble prévu pour les vacances en famille ou en groupe. Tous les pensionnaires se retrouvent dans la vaste salle à manger pour les repas où chacun se sert aux comptoirs où sont disposés les plats.

Go! Go! Go!

Au Ventoux, vélo rime avec lever tôt. À 6h45, nous nous retrouvons à la porte de la salle à manger, en file avec une cinquantaine d’autres cyclistes logeant au VVF. Dès l’ouverture, c’est la ruée vers les plateaux. On se croirait dans une colonie de vacances, ça bouge de tous les côtés. On apprécie quand même l’ambiance, ça nous rappelle des souvenirs de jeunesse, sauf que de jeunesse autour, il n’y a que les garçons et filles préposés au service, très attentionnés en passant.

Faucon, petit village de 400 habitants, se trouve à une quarantaine de kilomètres de Bédoin. On y transporte nos vélos en auto. Fins prêts, nous partons sur la D46, route tout aussi agréable que celles des jours précédents. Le vent doux du matin caresse le visage et le panorama nous ravit: vignes, cerisiers, abricotiers et oliviers saluent notre passage. Toujours au pied des collines, les genêts en fleurs ajoutent une touche de douceur au paysage.

En arrivant à Vaison-la-Romaine – Jean-Paul la nomme Baisons la Romaine -, on se retrouve dans des rues congestionnées et bruyantes. En bifurquant pour éviter une série de feux de circulation, après un moment, on réalise qu’on est perdus. À quelques reprises, on manque de perdre Jean-Paul qui traîne à l’arrière. Raymond l’attend. Alain et Pauline s’arrêtent près d’une dame sur le trottoir pour demander la direction vers le pont romain.

Serviable, mais…

La dame aperçoit un couple de touristes marchant dans sa direction. Le monsieur regarde un plan de la ville qu’il tient devant lui. Elle le rejoint, lui arrache le plan des mains et s’en sert pour montrer à Alain le chemin et les points de repère. Le couple, interloqué, lève les yeux au ciel. Raymond, qui a vu le manège en s’approchant, s’arrête à son tour, gêné, un peu en retrait. Une fois les explications données, la dame remet le plan au monsieur et s’en va. C’est Alain qui se charge des excuses et des remerciements. Serviable la dame, oui, mais effrontée aussi!

Nous arrivons facilement au vieux pont romain qui traverse l’Ouvèze et donne accès à la Haute Ville construite sur l’imposant rocher de la rive gauche. La population s’y réfugiait au Moyen-Âge, à l’abri des remparts et du château des Comtes de Toulouse.

Vaison-la-Romaine présente les traces de la transformation d’une ville antique, en ville médiévale, moderne et contemporaine. On y découvre plus de 2000 ans d’histoire dans un espace relativement petit, le tout entrecroisé ou superposé.

Les vestiges romains ont été découverts dans la plaine, sous la ville actuelle, entourée de sept collines. On y trouve le Portique de Pompée, le Théâtre, les Thermes et l’Atrium. Elle fut l’une des villes les plus riches de la Gaule Narbonnaise. On y recensait plus de 10 000 habitants alors qu’elle en compte 6200 aujourd’hui.

Rafael Nadal

Après cette agréable visite, on passe en mode ultra lent. Jean-Paul, un peu fatigué, étire le temps et s’arrête souvent. Après chaque pause, fins prêts, on le regarde patiemment se préparer à repartir en vélo. Il nous fait penser à Raphaël Nadal sur le court de tennis, mais en mode ralenti: prise de la carte routière dans sa poche arrière, dépliage, consultation, rangement et vérification de l’emplacement dans la poche; prise et installation des gants, des lunettes et du casque; toucher de l’oreille droite et de l’oreille gauche, attache du casque; vérification du fonctionnement du compteur de kilomètres, inclinaison du vélo, jambe droite par-dessus la selle, installation du pied dans le cale-pied, regard en arrière pour voir si tout le monde est prêt et hop! Un élan du pied gauche et c’est parti pour un autre kilomètre.

De retour au VVF pour le souper, on voit un groupe de musiciens s’installer sur une petite scène à l’extérieur. Il y a danse au programme ce soir. Pour nous, ce sera lecture et relaxation; seul notre Rafael Nadal ira faire un tour… pour voir si son charme opère encore.

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