Dans les habitations modernes, les meubles qui ne prennent pratiquement pas d’espace trouvent toujours une place. Cette pièce de mobilier qui, une fois refermée, perd les deux tiers de sa superficie, se range ainsi le long du mur pour devenir une table console.
Bien qu’apparue il y a plus de 300 ans, cette table à abattants (dite Gateleg, chez les Anglo-saxons), à pattes pivotantes, continue aujourd’hui de plaire aux propriétaires d’espaces restreints.
Les pattes produites au tour, souvent de style jacobin, empruntèrent à peu près tous les styles de mobilier jusqu’à ceux très classiques que l’on peut voir sur la photo de la chronique de cette semaine. Datant des années 1930, ayant subi des restaurations majeures il y a une trentaine d’années, cette table conserve une bonne valeur marchande.
Production
Sortie des ateliers d’ébénistes ontariens, on en inonda le marché canadien, devenant un compétiteur des exportateurs américains qui continuèrent longtemps de les produire en chêne.
Si on envisage le prix élevé du transport et la différence de prix de revient des matériaux, en l’occurrence l’érable local comparativement au chêne de nos voisins du sud, la production canadienne est beaucoup plus intéressante pour les acheteurs de chez nous.
Voilà pourquoi on en retrouve une quantité assez importante chez nos revendeurs spécialisés ainsi que dans les brocantes de fin de semaine.
Histoire familiale
Avec une histoire familiale bien remplie, ce meuble aura encore de belles années de service auprès des nouveaux propriétaires. Comme son prix de revente tourne autour des 350$, il y a peu de chance que cette table se retrouve au sous-sol. Les enfants risquent de lui faire passer un mauvais quart d’heure et nous savons tous qu’un meuble en bois dans les petites mains maladroites d’un enfant est un risque majeur pour la conservation de la pièce. Heureusement que le bois est un matériau facile à réparer par des parents le moindrement habiles; on a récupéré beaucoup de meubles gravement atteints et que tous croyaient destinés à alimenter le foyer!
L’émission de télévision «Sauvons les meubles» nous a maintes fois prouvé qu’il est possible de transformer des pièces de mobilier en les peignant ou simplement en les transformant pour ainsi leur assurer une survie, même s’ils se sont retrouvés bien près du dépotoir.
N’oublions jamais que peindre un meuble, même si la couleur nous semble un peu curieuse, permet simplement de sauvegarder la couleur originale; le décapage est toujours possible.
Touche de couleur
Pour qui hésite un peu à incorporer cette table avec un mobilier plus moderne, une touche de couleur ne ferait que ravigoter la pièce. Une pure teinte de blanc ou une couleur plus risquée, comme un bleu marine fort, fera jaser les visiteurs.
De toute façon, qui sait ce que les enfants en feront lorsqu’ils auront besoin de la table une fois partis aux études dans une ville lointaine?
