Une possible refonte de la grille horaire au primaire inquiète les professeurs de musique et d’arts plastiques. Les heures d’enseignement pourraient être coupées dès la rentrée 2017.
Julie Thomas, enseignante à l’école du Pélican, a profité de l’événement les Journées de la culture pour dénoncer l’idée qui fait présentement l’objet d’une consultation à la Commission scolaire des Hautes-Rivières (CSDHR).
Pour ce faire, elle a réuni tous les élèves de l’établissement scolaire au gymnase. Ensemble, ils ont chanté une chanson composée par le rappeur Koriass, dont le thème est l’importance de la culture.
«Les paroles invitent les jeunes à dépasser leurs limites, aller jusqu’au ciel et toucher la lune, explique Julie Thomas. Mon but était de rappeler l’importance des cours d’arts plastiques et de musique, alors qu’on parle de coupures pour l’an prochain. Ils jouent un rôle dans le développement en tant qu’être humain.»
En ce début d’année scolaire, la professionnelle se dit très préoccupée. En effet, la CSDHR songe à réduire le nombre de cours du volet artistique pour faire plus de place à l’enseignement des matières de base.
Grille horaire
Cette refonte passerait par la création d’une grille horaire au primaire sur dix jours, au lieu de six. Le nombre d’heures allouées à la musique et les arts plastiques par cycle resterait toutefois le même.
«Les périodes seraient allongées de dix minutes. Malgré tout, on passera de 25 heures d’enseignement par matière sur une année à 18 heures», indique Julie Thomas.
L’information est confirmée par le Syndicat de l’enseignement du Haut-Richelieu. «La CSDHR a soumis en consultation ces modifications à la grille horaire, indique la présidente, Jacinthe Côté. On souhaite que les élèves passent plus de temps avec leur titulaire et moins avec les spécialistes en arts et musique.»
Pertes d’emplois
Si le projet va de l’avant, il y aura des conséquences pour les syndiqués. On estime que sept à dix professeurs d’arts plastiques et de musique perdront leur emploi.
«C’est un calcul sommaire, mentionne Jacinthe Côté. Nous sommes en discussion pour trouver des alternatives.»
Cette dernière indique que tous les spécialistes de la CSDHR ont été informés de cette proposition de refonte à la mi-septembre. Tout comme Julie Thomas, ils s’y sont opposés vivement.
«Cette proposition fait réagir, confirme la présidente du syndicat. Il y aurait des conséquences partout. Les titulaires manquent déjà de temps. Il y aurait aussi un impact de leur côté.»
Décision
Le syndicat indique que plusieurs rencontres sont prévues au calendrier pour discuter de ce projet. Les enseignants auront l’occasion de se faire entendre.
Une demande d’entrevue a été formulée à la Commission scolaire des Hautes-Rivières pour en savoir plus sur ces changements au programme éducatif. La responsable aux communications n’a pas donné suite à la requête du journal.