Une jolie armoire de pin

Par Mario Wilson
Une jolie armoire de pin
La valeur de ce meuble ancien varie entre 300 et 750$

Une des plus intéressantes expositions d’antiquités du Québec demeure sans contredit celle d’Eastman, notre plus belle salutation à l’automne.

Les antiquaires qui s’y présentent nous offrent des pièces absolument fabuleuses qui rivalisent bien souvent avec les meubles extraordinaires de l’exposition du Marché Bonsecours, tenue la fin de semaine dernière dans le Vieux-Montréal. À cette petite différence près que les vendeurs de l’Estrie favorisent habituellement les meubles de pin, rustiques à souhait et tellement représentatifs de notre mode de vie d’antan.

L’armoire que je vous présente cette semaine est une pièce typique de ce qui se vend à l’exposition d’Eastman. La clientèle qui sait apprécier ce type de meuble simple à souhait, que certains nomment les meubles d’établissement, admire surtout la simplicité des lignes, la pureté de la construction de ces pièces de mobilier.

Portes inégales

Il y a bien peu à dire de sa corniche; encore moins de sa base sans patte. Son principal objet de curiosité réside évidemment dans les deux portes inégales en largeur qui ornent le devant de cette armoire.

Il faut mentionner d’ailleurs qu’il s’agit ici très certainement d’une armoire à «cannage», ces espaces de rangement dans lesquels on entreposait les pots de betteraves, le ketchup-maison ou les confitures que la maîtresse de maison préparait avec tant de patience et d’amour.

En effet, les portes, dont celle de gauche mesure 15 centimètres de moins en largeur que celle de droite, laissent s’interroger tous les amateurs qui tentent de trouver la raison de cette particularité. La réponse la plus facile est que le menuisier qui s’est amusé à la confectionner avait tout simplement à sa disposition deux larges planches inégales et qu’à partir de ces deux pièces de bois, il a fabriqué cette petite armoire.

Ancestrale

Je serais le premier surpris si on m’annonçait que cette pièce avait été installée dans la cuisine ou même le salon d’une demeure ancestrale. Il me semble bien en avoir vu une dans la cuisine d’été de la grande maison d’une des tantes de ma mère à Saint-Zéphirin-de-Courval.

J’ai nettement l’impression que sa vocation première, celle d’entreposer les pots de conserve, destinait cette armoire à s’y trouver jusqu’à très tard à l’automne.

Bien entendu, quelle valeur marchande attribuer à ce meuble de pin, avec traces de couleur d’origine, sans style, sculptures ou motifs particuliers?

Il s’agit ici d’un meuble qui prend une certaine valeur marchande selon le lieu où on désire la vendre. C’est à l’expo d’Eastman  qu’il se vendra le plus cher. La clientèle s’y retrouve chaque automne justement pour y trouver de telles pièces de mobilier.

Par contre, chez un antiquaire de la rue Sherbrooke, il n’est vraiment pas sûr que les meubles victoriens de chêne, bahut à haut retable ouvragé ou bibliothèque avec vitres dans le plomb permettent d’en tirer un bon prix.

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