Une gynécologue plaide coupable à quatre accusations

Une gynécologue plaide coupable à quatre accusations
Les faits reprochés à l'obstétricienne-gynécologue de l'Hôpital du Haut-Richelieu se sont déroulés dans la nuit du 19 au 20 avril 2012.

Dre Nathalie Cyr, une obstétricienne-gynécologue exerçant à l’Hôpital du Haut-Richelieu, a plaidé coupable aux quatre accusations déposées contre elle par le Conseil de discipline du Collège des médecins du Québec (CMQ). Elle a notamment refusé de se rendre au chevet d’une patiente qui souffrait d’une hémorragie.

Dre Cyr faisait face à quatre accusations. Deux d’entre elles concernent un défaut de se présenter au chevet de sa patiente. Elle a aussi négligé de demander une formule sanguine complète et d’avoir prescrit une médication par téléphone sans diagnostic précis.

Dre Nathalie Cyr a plaidé coupable à ces quatre chefs lors d’une audience disciplinaire tenue le 12 avril. «Le Conseil de discipline est en délibéré. Il rendra prochainement une décision sur culpabilité et sanction», précise Caroline Langis, relationniste de presse au Collège des médecins du Québec. Cette dernière souligne que Dre Cyr n’avait pas d’antécédents disciplinaires.

Patiente mal en point

La patiente Nancie Lapointe a subi une césarienne dans la soirée du 19 avril 2012. À son réveil, elle a ressenti une vive douleur abdominale. Dre Nathalie Cyr, l’obstétricienne-gynécologue qui avait pratiqué l’intervention, était de garde à son domicile, ce soir-là.

À 1h45, une infirmière de l’unité de maternité de l’Hôpital du Haut-Richelieu a informé Dre Cyr que sa patiente était pâle, que sa tension artérielle était basse et qu’elle produisait peu d’urine.

L’infirmière l’a appelé une deuxième fois à 2h35. La patiente Lapointe était étourdie, agitée et incohérente. En outre, son utérus semblait gros et sa tension artérielle était toujours basse malgré l’administration d’une dose concentrée de médicament.

Cette fois-ci, l’infirmière a demandé à Dre Cyr de se déplacer pour procéder à une évaluation de la patiente, ce qu’a refusé la médecin.

Selon la plainte déposée par le Conseil de discipline du CMQ, dont Le Canada Français a obtenu copie, Dre Cyr aurait jugé «qu’il n’y avait rien à faire sinon que d’attendre que la tension artérielle remonte.»

Un deuxième refus

À 2h40, Dre Nathalie Cyr a prescrit, lors d’un autre appel téléphonique, un médicament administré par voie intraveineuse. Le Conseil de discipline du CMQ qualifie «d’intempestive ou contraire aux données habituelles de la science médicale» cette ordonnance.

La gynécologue Cyr a refusé une seconde fois, à 3h10, de se rendre au chevet de sa patiente. À ce moment, elle a été avisée que la tension artérielle ne remontait pas malgré la nouvelle administration médicamenteuse. L’abdomen de la patiente s’était durci. Mme Lapointe était toujours étourdie, incohérente et n’urinait pas.

Selon la poursuite civile de 1 M$, intentée contre deux médecins et l’Hôpital du Haut-Richelieu parallèlement à ces procédures disciplinaires, Nancie Lapointe a subi un arrêt cardio-respiratoire à 3h40.

Elle a été réanimée et intubée par une urgentologue de garde. Un scan a révélé qu’une hémorragie intra-abdominale a fait perdre trois litres et demi de sang à Nancie Lapointe. En outre, la nouvelle maman a dû subir une ablation de l’utérus.

 

 

Partager cet article
S'inscrire
Me notifier des
guest
0 Commentaires
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires