Un porte-parapluie d’une autre époque

Par Mario Wilson
Un porte-parapluie d’une autre époque
La valeur de cette cruche de grès est d'environ 300$.

L’objet que je vous présente cette semaine est un porte-parapluie. Voilà la fonction la plus sympathique pour un tel contenant de grès, fabriqué chez nous à Iberville et qui a perdu sa fonction première de saloir à viande et à concombres.

C’est une pièce exceptionnelle, surtout pour ses dimensions, son volume de contenance et ses nombreuses signatures tout autour de la pièce. Une tinette énorme ayant une contenance de dix gallons, c’est-à-dire de plus de 37 litres.

Et comme le contenant sera très pesant après le remplissage, quatre poignées ne seront pas de trop pour déplacer cette lourde pièce de grès. Déjà que les pièces de monsieur Farrar avec quatre poignées sont plutôt rares, que penser des quatre signatures bien imprimées entre chacune de ces poignées?

Une pièce de musée

J’ai mis peu de temps à annoncer à la propriétaire que son énorme pot constituait, à mon sens, une pièce de musée. E. L. Farrar, d’Iberville, nous a laissé une production très importante avec des exemples très intéressants qu’il est possible et relativement facile de trouver chez les antiquaires. Notons simplement que les investissements les plus judicieux demeurent les pièces rares et inusitées.

À n’en pas douter, cette énorme tinette avec ses caractéristiques peu communes restera une pièce rarissime et d’intérêt grandissant à mesure que les amateurs chercheront cette catégorie de pièces de céramique québécoise si particulière.

Valeur

Si une cruche de cette période de production johannaise, avec un motif de fleur bleue comme sur la panse de cette grosse tinette, se vend actuellement 300$ chez les antiquaires, il n’est pas exclu qu’un pareil contenant atteindra facilement plus du double de cette valeur marchande chez ces revendeurs.

Elle aura toujours un éventail d’utilités, en passant du porte-parapluie au bac à mitaines ou même celle de cache-pot pour les moins respectueux. Mais comme il s’agit d’une pièce très rare, sa place au Musée du Haut-Richelieu (là où les pièces rares de la production de grès ancien de chez nous constituent une collection à rendre jaloux certaines institutions muséales américaines), en sera une de choix.

Il est certain que peu de pièces aussi intéressantes nous sont parvenues après cent ans d’existence, simplement parce qu’elles étaient fabriquées en très petites quantités. Et comme la fabrique de monsieur E. L. Farrar connut une période de production relativement longue (1881-1912), imaginez ce que serait la découverte d’une telle pièce pour une usine ayant été en affaires pour une très courte période de temps, comme celle de John Gillespie entre 1858 et 1860!

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