Traverser le Costa Rica pour Leucan

Par Christiane Dumont

Germain Cajolais est un habitué des campagnes de Leucan. Malgré l’entraînement et l’organisation bien huilée, la traversée du Pacifique à l’Atlantique à pied, en vélo et en rafting, a été difficile pour le Johannais, qui a fait plus de 270 kilomètres en montagne sous les Tropiques du Costa Rica pour amasser près de 90 000 $ au profit des enfants touchés par le cancer et leur famille dans le cadre du DÉFI HUMA Leucan.

«On ne s’attend pas à ça. Nous, on s’est entraînés à l’intérieur en hiver. La montée, la chaleur, ce sont des données qu’on n’avait pas ici, au Québec. Et là, on s’est retrouvés sous une chaleur épouvantable, à plus de 40 degrés Celcius, avec l’Humidex au plafond non stop. Je n’ai jamais autant bu de ma vie: cinq, six litres d’eau par jour, tous les jours», résume-t-il, encore rempli de l’expérience qui s’est déroulée du 14 au 27 avril dernier en compagnie de 24 autres compagnons, dont 15 femmes et 9 hommes.

Au village de Quepos, sur les bords du Pacifique, les participants ont enfourché leur vélo, chacun transportant des vêtements, quelques collations et de l’eau pour la journée dans un sac à dos faisant environ 15 kilos. La nourriture, les tentes, et plus tard le canot, les attendaient aux étapes.

Pour grimper jusqu’à 2330 mètres d’altitude, le vélo est plus efficace, mais certains découvrent très vite qu’ils préfèrent marcher à côté. «Le vélo, ce fut le plus difficile, nous avons fait une montée de 14 kilomètres en deux temps sur un pan très raide de la montagne», explique M. Cajolais.

Une lutte contre les éléments

Alors, au moment où ils amorcent la descente vers l’Atlantique, une pluie diluvienne se met de la partie. Elle les harcelle sans relâche jusqu’à la fin, même si elle a bien un mois d’avance sur le calendrier des saisons. Tout le matériel est détrempé. Le matin, il faut enfiler des sous-vêtements mouillés et des bottines qui n’ont pas encore séché. La fatigue s’accumule, les ampoules font leur apparition, d’anciennes blessures s’aggravent, rien ne manque pour aiguiser les nerfs.

La pluie provoque aussi des éboulements. Glissements de terrain, arbres arrachés, torrents d’eau improvisés, tout cela met au défi le chauffeur du camion qui les accompagne.

Le goût de flancher

Et puis, tout le monde n’a pas le tempérament ou le physique d’un athlète au long cours. Depuis le premier jour, plusieurs semblent sur le point de flancher. «Nous, dans le peloton de tête, on arrivait une, deux heures, parfois plus, avant les derniers. On mangeait, on se lavait, on récupérait pendant que les autres en arrachaient. Certains arrivaient à la noirceur. Ils s’effondraient, vidés. On les applaudissait pour les encourager», relate le Johannais, ajoutant que, pour se soustraire à l’ardeur du soleil, il a fallu se lever dès 4 heures et demie certains jours, ce qui ne laissait pas beaucoup de temps pour se reposer.

L’homme de tous les défis

On aura deviné que Germain Cajolais aime se mesurer à de grands défis. Il a participé au Défi Têtes rasées avec ses enfants, de même qu’au Défi Fous de rando en juin 2012. Cette fois-là, 325 personnes ont grimpé jusqu’au sommet des White Mountains aux États-Unis. M. Cajolais a été aussi du Défi ski, un relais de 24 heures. On le voit, il aime affronter l’inconnu. Mais il a aussi découvert que les exploits spectaculaires au milieu de foules en liesse, ce n’est pas vraiment sa tasse de thé. Il faut que l’épreuve physique l’amène vers la réflexion. 

Dès le début de l’aventure, le groupe s’effiloche en sous-groupes: les plus athlétiques en peloton de tête, les plus cool au milieu, et les autres, à la traîne. Après quelques jours, les plus rapides se mêlent aux plus lents, avançant à leur rythme, multipliant les pauses pour les encourager et les faire persévérer. Tous ont fini chaque étape, à leur rythme, même ceux qui ont pensé qu’ils n’en viendraient pas à bout. «Les gens sont faits forts», explique le Johannais.

Par moment, puisque les participants se déplacent à la queue leu leu, ils restent livrés à eux-mêmes. «C’est là que tu réfléchis. Envoye, pédale! Tu te demandes: Mais qu’est-ce que je fais ici? Quand tu comptes tes bobos et tes ampoules, tu penses au chemin le plus facile», relate M. Cajolais.

Pour lire la suite de cet article consultez Le Richelieu ou son édition virtuelle.

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