Quelques signes cliniques du bornavirus

Quelques signes cliniques du bornavirus
Le test d'une particule virale de Brad est heureusement sorti négatif.     

Vous vous souvenez de Brad, un petit oiseau malade dont je vous avais parlé avant mes vacances? On suspectait un empoisonnement aux métaux lourds? Malheureusement, son cas n’a pas évolué favorablement après l’administration d’un antidote.

Ainsi, d’autres tests furent effectués, dont la recherche d’un virus connu sous le nom de bornavirus. Avec ses symptômes nerveux, Brad démontrait des troubles digestifs, de la régurgitation en fait. Comme elle vivait avec d’autres oiseaux, il devenait important de vérifier qu’elle ne soit pas atteinte de cette terrible maladie.

Le bornavirus fait surtout référence à une pathologie, la dilatation du proventricule. Le proventricule chez les oiseaux est une poche située juste avant l’estomac qui a sensiblement les mêmes fonctions que celui-ci. Mais lorsqu’il ne fonctionne plus bien, plusieurs symptômes comme de la régurgitation et le passage de graines non digérées dans les selles peuvent être observés.

Le bornavirus s’infiltre dans le tissu nerveux du proventricule pour créer de tels changements. Il peut aussi causer des symptômes nerveux plus généraux et même des morts subites.

Signes cliniques

Malheureusement, il s’agit d’une maladie très difficile à mettre en évidence. D’abord, des signes cliniques compatibles avec ce microbe seront favorables à l’établissement d’un tel diagnostic, mais ce sera loin d’être suffisant.

Plusieurs autres problèmes peuvent ressembler au bornavirus comme pour Brad et la suspicion d’intoxication aux métaux lourds, la présence de corps étranger dans le système gastro-intestinal, diverses tumeurs ou l’observation d’autres agents infectieux, comme par exemple les bactéries et les levures.

Ainsi, un bilan sanguin sera recommandé, mais souvent son résultat s’avérera décevant dans la recherche du bornavirus. Par la suite, la recherche de métaux lourds dans le sang pourrait être à faire pour exclure cette possibilité.

Imagerie

Encore là, si ce test est négatif, on doit procéder à d’autres analyses comme la cytologie du jabot et des selles. Souvent, on en vient ensuite à l’imagerie, c’est-à-dire à la prise de radiographies avec milieu de contraste (barium) et/ou à la tomodensitométrie (communément appelé le « CT-scan »).

Déjà là, on devrait être plus en mesure d’observer des changements. Le fait qu’un oiseau possède ou non des images sans particularités devrait être pris avec précautions puisque la normalité peut cacher la pathologie qu’on recherche et des observations douteuses, voire carrément anormales, peuvent avoir d’autres causes que le bornavirus. Une fois ces étapes traversées, il reste à compléter les épreuves de laboratoire plus sophistiquées.

Biopsie

La moins invasive est la recherche d’une particule du virus dans le bec (au niveau des choanes) et au niveau des selles. Sinon, une analyse d’une biopsie du jabot ou du proventricule est à envisager. Comme la biopsie se fait sous anesthésie générale, ce test est moins communément pratiqué.

L’idéal, vous le comprendrez bien, sera de combiner plusieurs outils diagnostics afin d’arriver à un diagnostic le plus fiable possible. Tristement, les réponses aux interrogations du vétérinaire ne sont parfois disponibles qu’après la nécropsie de l’oiseau décédé.

La maladie de la dilatation du proventricule est sans traitement. Une approche de soutien est envisageable. Une fois les symptômes observables, tout n’est qu’une question de temps et l’évolution est généralement rapide, le décès survenant souvent à l’intérieur de quelques mois.

Mais être porteur du bornavirus ne veut pas dire développer nécessairement la maladie de dilatation du proventricule. On a vu des cas de patients être porteurs asymptomatiques jusqu’à plus de vingt ans avant de montrer quelques signes cliniques et certains n’en auront jamais. Tout n’est pas simple dans le monde aviaire!

Le test de recherche d’une particule virale de Brad est heureusement sorti négatif. C’est rassurant, même s’il y a plusieurs faux négatifs.

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Thierry LACOUR
Thierry LACOUR
2 années

Bonjour,
Vous dites: «La maladie de la dilatation du proventricule est sans traitement. Une approche de soutien est envisageable.»
Quelle approche de soutien envisagez-vous Svp?
Cordialement.