Quatre anciens résidents d’ici se prononcent

Les Québécois seront nombreux rivés au bout de leur siège, mardi soir, alors que le nouveau président à la Maison-Blanche sera connu. Le Canada Français a sondé quatre anciens résidents de Saint-Jean-sur-Richelieu qui pourront voter à cette élection forte en rebondissements.

Aucun d’entre eux n’appuie ouvertement le controversé candidat républicain. «C’est un maniaque, tranche Étienne Monat, 33 ans, résident d’Atlanta. Il ne devrait même pas être considéré comme un Américain. Je pense qu’il a un trouble de personnalité.»

Le milliardaire fait peur à ceux qui ont grandi à Saint-Jean-sur-Richelieu. Ils ne le jugent pas apte à gouverner un pays. «Il n’a aucune expérience politique, estime Émilie Gauthier, 31 ans, enseignante de français à Denver. C’est un homme d’affaires et une célébrité. Il n’a pas conscience de ce qu’il dit. Il pourrait nous mener à une Troisième Guerre mondiale.»

«On le voit avec ses réponses, il n’a aucune idée de quoi il parle, corrobore Annie Couture Newton, 38 ans, qui demeure à Washington. C’est simplement une personnalité qui veut devenir président des États-Unis.»

Choix difficile

S’ils n’appuient pas Donald Trump, la logique veut que ces anciens Johannais supportent sa rivale démocrate, Hillary Clinton. Le choix n’est pas si évident.

«Les Clinton ont fait leur temps, croit Denis Roy, 78 ans, résident de Los Angeles. Cela fait 30 ans qu’ils sont là. Hillary Clinton arrive à se sauver de tout. Elle a de bons contacts.»

Les plus récentes révélations concernant la candidate les ont secoués vendredi dernier. Le FBI a alors relancé l’investigation sur la messagerie privée utilisée par la politicienne lorsqu’elle était secrétaire d’État.

«On en parle énormément, souligne la psychothérapeute, Annie Couture Newton. Voilà pourquoi Trump remonte dans les sondages. Les électeurs se méfient d’Hillary Clinton. Le FBI a mis un doute dans l’esprit des gens.»

C’est exactement pour cette raison qu’Étienne Monat n’accordera pas son vote aux démocrates, alors qu’il l’avait pourtant fait pour Obama. Il appuiera le candidat du Parti libertarien, Gary Johnson et son colistier William Weld. «C’est un parti indépendant. A-t-il des chances de l’emporter? Non. Nous avons un système politique qui limite les choix», déplore celui qui occupe un poste de direction à l’hôtel Marriott d’Atlanta.

Pour Denis Roy, ces révélations sont venues brouiller les cartes. «Je vais aller voter, mais je ne sais pas encore pour qui. C’est un choix très difficile», estime celui qui demeure aux États-Unis depuis 1963.

Clinton l’emportera

Ceux qui ont la double nationalité se préparent à veiller mardi, alors que le nom du nouveau président risque d’être connu dans la nuit.

«Je vais respirer après l’élection. Je n’irai pas me coucher tant que cela ne sera pas décidé. Je crois qu’Hillary Clinton va gagner. Si ce n’est pas le cas, nous pensons sérieusement à revenir au Canada», annonce Émilie Gauthier, qui a voté par anticipation pour la démocrate.

«Je serais malheureuse si Trump l’emportait, mais je ne crois pas qu’il y aurait de grands changements, estime Annie Couture Newton qui est maman de quatre enfants. Comme les autres politiciens, il ne pourra pas faire tout ce qu’il a promis.»

Même si les sondages montrent un écart très serré entre les deux candidats à quelques jours du vote, Étienne Monat est convaincu de la victoire d’Hillary Clinton. «Je suis certain qu’elle va gagner à 98%. Ce serait mon pire cauchemar si Trump passait. Cela serait un désastre. Je pourrais revenir au Canada», souligne celui qui a déménagé aux États-Unis au début de l’adolescence.

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