Notre aventure sur l’île de Moorea se poursuit. Tous les matins, à mon réveil, j’ai l’impression que je touche au bonheur. Je ne sais jamais ce que la journée me réservera, mais la Polynésie française continue de me surprendre.
En fouillant sur le Net, j’ai découvert que l’une des activités les plus populaires sur l’île consiste à nourrir les raies sauvages. Avec Jeff et notre ami Don, nous avons donc décidé d’embarquer dans des kayaks et de pagayer à leur rencontre.
À la suggestion de nos hôtes, un couple très sympathique déniché sur Airbnb, nous avons apporté une canne de sardines. Semble-t-il que les raies en raffolent! Après 45 minutes sur l’eau, je les ai aperçues au loin. Il y avait déjà une petite embarcation de touristes sur place.
C’était incroyable! Il y en avait des dizaines qui nageaient près de nous. J’ai sauté dans l’eau et très vite, l’une d’entre elles est venue me voir. Elle était tellement douce. Elle se frottait sur moi, attendant que je lui donne ma sardine qu’elle a dévorée en moins de deux secondes.
On m’avait dit de faire attention à la queue des raies, qu’elle pouvait me blesser un peu à la manière d’une méduse. Il n’est rien arrivé. Les méduses ne sont pas toutes dangereuses. J’avais plutôt l’impression d’avoir affaire avec des chats.
Les requins s’invitent
Les requins étaient plus inquiétants. Là encore, il y en avait une dizaine qui tournaient autour de nous, attirés par les sardines et les morceaux de poissons apportés par les touristes. J’ai été étonnée de voir à quel point ils se tenaient près, parfois à moins de deux mètres.
À un certain moment donné, j’attendais qu’une raie vienne me voir, mais elles étaient toutes occupées. Un requin a semblé s’intéresser à ma sardine, alors j’ai senti le besoin de la lancer au loin. En une fraction de seconde, le petit poisson avait disparu et un nageur qui passait par là a eu la frousse de sa vie!
À la suite de cette aventure, j’ai discuté avec une dame qui habite l’île depuis une vingtaine d’années. Elle me racontait que la présence des requins à cet endroit était connue, mais que les prédateurs marins étaient de plus en plus chaleureux avec les touristes.
Jeff en sang!
Pendant tout ce temps, Jeff était confiné à l’intérieur de son kayak. La raison? Sa jambe était ensanglantée à la suite d’une mauvaise chute à vélo qui s’était produite moins d’une heure avant que nous partions sur l’eau. Malgré les bandages, le sang coulait toujours, alors valait mieux ne pas prendre de chance.
Ceci dit, sa condition ne l’a pas empêché de nous accompagner à la Clinique des tortues de l’hôtel Intercontinental. C’est à cet endroit que les reptiles en mauvaise santé, que ce soit en raison d’un accident de pêche ou autre, sont envoyés pour leur donner une chance de survivre.
Malheureusement, faute d’argent et de ressources, la clinique ne peut accueillir qu’un nombre très restreint de tortues, dont l’espèce rare de tortue verte. Fait fascinant, la clinique a été construite à cet endroit afin d’utiliser les installations naturelles de l’île. Ça vaut le détour.
Sur ce, notre aventure sur l’île de Moorea tire à sa fin. Don prendra l’avion en direction des États-Unis dans quelques jours. De notre côté, je vous avais promis une balade dans les champs d’ananas et ça viendra. J’ai d’ailleurs fait la rencontre d’un résident de Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix – le monde est petit! – qui m’a donné quelques bonnes suggestions d’endroits à visiter.